Centre culturel

La « MansA », ou Maison des mondes africains, peine à s’établir

Par Olympe Lemut · Le Journal des Arts

Le 7 juillet 2025 - 348 mots

Paris. Voulue par Emmanuel Macron et soutenue par de nombreux intellectuels africains dont l’historien camerounais Achille Mbembe, la Maison des mondes africains (devenue la « MansA ») n’en finit pas de chercher son identité.

L’idée avait été lancée en 2021 après la Saison Africa2020, avec en toile de fond un « profond renouvellement de notre relation avec le continent et ses diasporas », promettait l’Élysée. Constituée en GIP (groupement d’intérêt public) en 2024, la MansA est dirigée par la journaliste et réalisatrice Élisabeth Gomis, et financée par les ministères de la Culture et des Affaires étrangères (lire le JdA no 635, 7 juin 2024). Mais son implantation fait débat depuis sa création : en 2024, il est annoncé par Matignon que la MansA occupera une partie des locaux de la Monnaie de Paris récemment restaurée. L’opposition des syndicats et du personnel a raison de ce projet, qui est abandonné en mars 2025. Peu après, Élisabeth Gomis annonce que la MansA s’installera dans le 10e arrondissement de Paris, dans un atelier de haute couture rénové, avec une pré-ouverture prévue en juin 2025 et une ouverture définitive en septembre. Précisant que cette implantation est temporaire car la MansA reste en phase de « préfiguration », elle dit souhaiter voir la MansA ouvrir dans un lieu pérenne « en 2027 ».

À ce jour, le lieu, d’une surface de 800 m2, n’est pas ouvert au public et les activités que la MansA organise sont essentiellement des partenariats (soutien à des festivals, projections de films, conférences) ou déployées en ligne (archives, plate-forme pour les industries culturelles et créatives).

Un positionnement bancal

À la fois centre culturel et think tank, la MansA souffre du flou de son identité : Élisabeth Gomis affirme vouloir mettre en lumière les créateurs d’Afrique mais conteste en parallèle l’idée que la MansA soit « un musée par et pour l’Afrique ». Inspirée à l’origine par l’Institut du monde arabe, la MansA ne dispose pas pour l’instant des moyens lui permettant d’être un lieu interdisciplinaire au rayonnement international, d’autant qu’elle concurrence l’Institut français sur certains projets de coopération culturelle. Dans un contexte de rigueur budgétaire, son avenir apparaît incertain.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°659 du 4 juillet 2025, avec le titre suivant : La « MansA », ou Maison des mondes africains, peine à s’établir

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