Iran - Israël - Conflits internationaux

Iran-Israël : les musées ferment, les œuvres mises à l’abri

Par Quentin Humblot · lejournaldesarts.fr

Le 24 juin 2025 - 489 mots

Le cessez-le-feu précaire annoncé cette nuit par Trump ne devrait pas faire lever immédiatement les mesures de précaution prises dans les musées.

Musée d'Art de Tel Aviv. © Dana Friedlander / Israeli Ministry of Tourism
Musée d'Art de Tel Aviv.
Photo Dana Friedlander / Israeli Ministry of Tourism

Le président américain Donald Trump a annoncé sur son réseau social un accord de cessez-le-feu entre les États-Unis, l’Iran et Israël. Mais outre que cet accord doit être vraiment confirmé par les autres parties, sa mise en œuvre paraît incertaine. Aussi les mesures prises par les autorités en Iran et en Israël pour protéger les lieux patrimoniaux ne devraient pas être levées de sitôt.

En Iran, très peu d’informations sont disponibles, les communications étant coupées avec le reste du monde. Le vice ministre de la Culture, Ali Darabi, avait ordonné le 13 juin la fermeture immédiate des musées et des sites de l’Unesco, dont le Musée national d’Iran, le plus grand musée d’histoire perse, et le Tehran Museum of Contemporary Art, abritant des œuvres de Pablo Picasso, Andy Warhol et Jackson Pollock. Le palais Golestan a également été fermé. Il a précisé que « toutes les pièces à risque ont été protégées à temps ». Les collections ont été déplacées vers des entrepôts sécurisés.

En Israël, les musées de Jérusalem et Tel Aviv — dont le Musée d’Israël et le Tel Aviv Museum of Art — ont activé leurs protocoles dès l’annonce des raids. Les agents des musées ont transféré les rouleaux de la mer Morte, le Codex Sassoon et d’autres œuvres dans des coffres-forts. Suzanne Landau, une responsable du Musée d’Israël, explique : « Nous sommes habitués à cette procédure », déjà utilisée lors des crises du 7 octobre 2023 et des représailles iraniennes d’août 2024. Théâtres, festivals et concerts sont également fermés. L’Opéra d’Israël, ne pouvant présenter ses productions, a rendu accessibles en VOD ses anciennes productions. Aya Luria, directrice du Musée d’art contemporain d’Herzliya, précise qu’elle a organisé des visites vidéo ayant attiré des centaines de spectateurs. 

Le Musée d'art contemporain de Téhéran. © ZarlokX, 2024, CC BY-SA 4.0
Le Musée d'art contemporain de Téhéran.
© ZarlokX, 2024

Avant la désescalade espérée aujourd’hui, le conflit entre Israël et l’Iran avait pris un tour particulièrement destructeur et meurtrier. Depuis le 13 juin, Israël conduit des frappes contre des installations iraniennes dans le cadre de l’opération Rising Lion. L’Iran a répliqué avec l’opération True Promise 3, lançant plus de 280 missiles vers Haïfa, Tel Aviv et Ashdod, entraînant des dommages matériels ainsi que des victimes civiles et militaires, tandis que les États-Unis ont mené une opération de destruction de sites nucléaires dans la nuit du 21 au 22 juin.

L’Iran a adressé une lettre à l’Unesco, signée par le ministre Seyyed Reza Salehi Amiri, demandant le respect de la Convention de La Haye (1954), la création d’un comité d’urgence et un avertissement à Israël concernant les dangers de viser des biens culturels, qualifiés de crime de guerre potentiel. « Ces monuments et paysages, reconnus comme faisant partie du patrimoine commun de l'humanité, représentent non seulement la mémoire historique de l'Iran, mais aussi l'identité civilisationnelle du monde », explique le ministre dans son communiqué. L’Icom a exprimé ses « profondes inquiétudes » concernant la possible destruction de biens patrimoniaux. 

Tous les articles dans Actualités

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque