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ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS

Hervé Di Rosa, un nomade à l’Académie des beaux-arts

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 2 décembre 2022 - 452 mots

PARIS

Le cofondateur de la Figuration libre a été élu au fauteuil du peintre Jean Cortot (1925-2018).

Hervé Di Rosa
Hervé Di Rosa.
© Victoire Di Rosa

Paris. Il serait tentant d’opposer Hervé Di Rosa (né en 1959), le rebelle populaire, à la distinguée et quelque peu compassée Académie des beaux-arts, pour mieux souligner en quoi l’élection du peintre, le 23 novembre dernier, au fauteuil IV de la section de peinture est surprenante. Ce serait oublier combien le premier s’est progressivement embourgeoisé et la seconde a changé.

Le natif de Sète qui n’hésite pas à mettre en avant ses origines modestes est un sacré charmeur. Le tutoiement facile, il joue habilement de son personnage à la Pagnol pour susciter de la sympathie auprès de ses interlocuteurs. Di Rosa a toujours quelque chose à annoncer tant il est actif. À 63 ans, il a posé ses valises à Lisbonne, 19e étape de son tour du monde qui lui permet à chaque séjour d’aller à la rencontre des artisans locaux et de s’essayer à leur pratique.

Malgré la diversité des techniques, son style est immédiatement reconnaissable. Son « univers narratif », comme il préfère dire, est clairement figuratif, hautement coloré, avec un graphisme proche de la BD et du street art très apprécié des jeunes amateurs d’art. Avec son compère Robert Combas avec qui il a cofondé en 1981, la Figuration libre, c’est sans doute le peintre le plus représenté dans les salons d’art contemporain classique.

Di Rosa ne craint pas l’institutionnalisation. Il sait même s’en servir pour ainsi mettre en avant l’art populaire dans son Musée international des arts modestes (MIAM) à Sète, rempli de figurines fabriquées industriellement, mais derrière lesquelles il y a un « dessinateur artiste », aime-t-il rappeler. Le MIAM a maintenant plus de 20 ans et déménagera prochainement dans un nouveau lieu.

L’Académie des beaux-arts, de son côté, commence tout doucement à rajeunir ses membres et son image, au rythme des disparitions des académiciens. Si la section des membres libres a trouvé un nouveau souffle au millénaire précédent avec l’élection, en 1997, d’Henri Loyrette, c’est avec l’élection de Yann Arthus-Bertrand en 2006, que les arts plastiques – en l’espèce la photo –, se sont aussi engagés dans la voie du renouveau. Depuis l’élection de Jean-Marc Bustamante en 2016, le rythme s’est accéléré : Gérard Garouste (2017), Jean-Michel Othoniel et Fabrice Hyber en 2018, Ernest Pignon-Ernest en 2021. Les soixante-trois membres répartis en neuf sections, se consacrent surtout à distribuer des prix et gérer le riche patrimoine de l’Académie : Musée Marmottan Monet, Maison de Claude Monet à Giverny…

Pour autant, il va s’écouler encore beaucoup d’eau dans la Seine qui borde l’Institut, avant que l’Académie devienne réellement une instance consultative auprès des pouvoirs publics et qu’Hervé Di Rosa bénéficie d’une rétrospective au Centre Pompidou.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°600 du 2 décembre 2022, avec le titre suivant : Hervé Di Rosa, un nomade à l’Académie des beaux-arts

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