Allemagne - Collectionneurs - Disparition

Décès du collectionneur d’art allemand Erich Marx

Par Alice Fiedler · lejournaldesarts.fr

Le 17 septembre 2020 - 410 mots

GRINDELWALD/ SUISSE

Sa collection d'art contemporain, l’une des plus importantes en Allemagne, faisait l’objet d’un prêt permanent à la Hamburger Bahnhof de Berlin.

Erich Marx. © SPK /photothek.net / Thomas Trutschel, 2015
Erich Marx
© SPK / photothek.net / Thomas Trutschel, 2015

L’un des plus grands collectionneurs allemands, Erich Marx, est mort le 9 septembre 2020 en Suisse où il était domicilié, à l’âge de 99 ans. Sa collection comprend des œuvres de Andy Warhol, Cy Twombly, Joseph Beuys, Anselm Kiefer, Robert Rauschenberg et Roy Liechtenstein. 

« C'étaient des artistes de sa génération en qui il reconnaissait les expériences et les craintes de notre époque comme un élément unificateur » a déclaré Hermann Parzinger, président de la Fondation culturelle prussienne qui gère tous les musées publics de Berlin.

Erich Marx avait donné sa collection à la Fondation, en 1996 sous forme de prêt permanent. C’est grâce à ce prêt, que le musée d’art contemporain Hamburger Bahnhof a pu être créé. Parmi les œuvres connues de sa collection, on trouve l’installation de Joseph Beuys  Das Kapital Raum 1970-1977, créée en 1980 pour la Biennale de Venise.

« Erich Marx a joué un rôle majeur dans l'histoire des musées nationaux de Berlin et la reconstitution de leur collection après la Seconde Guerre mondiale » expliquent Christina Haak et Michael Eissenhauer, directeurs des musées nationaux à Berlin.

Erich Marx est en 1921 à Brombach, un petit village au sud de la région Bade-Wurtemberg. Son père était manutentionnaire. Après la Deuxième Guerre mondiale, il fit des études de droit à Fribourg et Bâle, puis devînt conseiller juridique à la maison d’édition Burda. En 1967, Erich Marx fonda une société immobilière à Berlin et fit fortune en construisant des cliniques. 

Désireux de montrer sa collection à Berlin, il n’en était pas moins sourcilleux. Il avait ainsi menacé de retirer sa collection une première fois en 1998, lorsque la création d'une maison d'hôtes dans l'aile du musée avait été envisagée, puis en 2007, en raison de critiques sur la politique d'exposition de la Fondation prussienne.

Les œuvres étaient prêtées, mais Erich Marx avait le droit de les vendre, et il ne s’en est pas privé. Un nouveau contrat de prêt signé en 2006, avait cependant établi une liste de 41 œuvres invendables, dont des œuvres de Beuys, Kiefer, Warhol, Lichtenstein, Rauschenberg, Twombly, Judd, pour une valeur totale de 100 millions d'euros.

Le manque de place dans le musée avait incité Erich Max à soutenir, avec d’autres collectionneurs, la construction d'un nouveau musée d’art du XXe siècle dans la capitale allemande, le Museum der Moderne, qui sera achevé en 2026. 
 

Tous les articles dans Actualités

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque