Budget Culture : retour en 2023

France. Rima Abdul Malak a au moins un motif de consolation après son éviction du ministère de la Culture : elle est partie après avoir annoncé une hausse du budget de son ministère de près de 5 % et n’est plus là pour annoncer que cette hausse a été effacée d’un trait. Le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a en effet annoncé qu’en raison d’une croissance moins forte attendue en 2024 (1 % au lieu de 1,4 % dans le Projet de loi de finances), le gouvernement était contraint de réaliser 10 milliards d’économies sur le budget général.

Quelques jours plus tard, un décret a précisé les autorisations d’engagements et les crédits de paiement pour les ministères. La note est salée pour le ministère de la Culture qui fait partie des ministères les plus touchés. Alors que ses crédits de paiement devaient augmenter de 182 millions d’euros, ils ont été diminués de 204 millions d’euros, soit plus que l’augmentation prévue. Le budget de la mission « Culture » ne va donc pas augmenter de 4,9 % comme annoncé mais baisser de 1,4 %.

Dans le détail, c’est surtout le programme Création qui est affecté (- 6 %) et dans une moindre mesure le programme Patrimoines (-  0,8 %). Le programme Transmission des savoirs et démocratisation de la culture, qui abrite le Pass culture n’est en revanche pas concerné. Compte tenu du fait qu’une partie de la hausse initiale servait à compenser l’augmentation des coûts liés à l’inflation, on peut parier que les opérateurs culturels devront diminuer leur programmation et repousser, voire annuler les recrutements prévus.

À cette heure, le ministère de la Culture ne s’est pas exprimé sur cette baisse. La nouvelle ministre Rachida Dati toujours prompte à prendre la parole pour se féliciter des arbitrages obtenus (le pavillon des Sources) ou des grandes initiatives (la Culture dans les zones rurales) n’a pas indiqué comment elle allait répartir ces annulations de crédits. Pour la transparence des politiques publiques et la crédibilité de la parole gouvernementale, il serait approprié que la ministre remette à jour son dossier de présentation du budget 2024. Il serait également utile qu’elle explique si ces annulations s’ajoutent aux traditionnels crédits gelés.

Signe des nouvelles priorités que le gouvernement Attal s’est fixées, le budget de la diplomatie culturelle d’influence (qui comprend l’enseignement à l’étranger) est certes amputé de 28 millions d’euros, mais progresse par rapport à 2023.