Le budget de la Culture va encore augmenter significativement en 2024

Le projet de budget du ministère de la Culture que Rima Abdul Malak a présenté cet après-midi montre bien que la Culture reste l’enfant gâté d’Emmanuel Macron. Avec une hausse de 5,4 % des crédits de paiement prévu en 2024 (avant transferts), faisant suite à des progressions de 7 % les deux années précédentes, les moyens de la Rue de Valois auront augmenté de 30 % depuis le changement de locataire à l’Elysée en 2017.

Il est vrai que l’année 2024 est une année un peu particulière, c’est l’année des JO avec son cortège d’ouvertures de grands sites – le Châteaux de Villers-Cotterêts en octobre prochain – et de réouvertures tout aussi d’envergure : le Grand Palais, la Cathédrale Notre-Dame. Pourquoi diminuer l’effet positif de ces inaugurations en mégotant sur le budget de la Culture ?

Le Président qui a bien compris l’importance du patrimoine dans l’imaginaire des Français en a même rajouté une couche en augmentant plus encore les moyens pour la restauration du patrimoine monumental : +8,8 % ! Le pompon revient aux musées nationaux dont les crédits de paiement vont augmenter de 9,3 % en raison de l’inflation. Tout cela sans compter avec les apports extérieurs (+ 65 M€) pour la transition écologique (« priorité absolue ») dont une partie va servir à la rénovation énergétique des bâtiments. Et tant pis si les schémas directeurs de Versailles et de Fontainebleau vont être un peu rabotés.

A côté, les nouveaux moyens alloués à la Création font presque pâle figure : + 3,1 % au total (dont le spectacle vivant) mais + 6,7 % pour les arts visuels tout de même. Une mauvaise nouvelle a cependant un peu gâché la fête : l’abandon de la Cité du Théâtre dont les coûts réactualisés (125 M€) ne rentrent plus dans l’équation budgétaire.

Paradoxalement, les moyens alloués au Pass Culture et à l’Education artistique et culturelle font quasiment du surplace à + 1 %. Pour compenser la ministre avait convié sur l’estrade deux jeunes bénéficiaires du Pass afin qu’elles racontent leur expérience. Décidément très douée en communication, la ministre avait aussi réservé une annonce facile qui va faire plaisir au marché de l’art : l’application du taux réduit de la TVA à l’achat et à la vente, un régime très favorable aux marchands comme le JdA l’a montré et qui était quasiment acquis.