Spécial Covid-19 - Société

Berlin accuse Trump de vouloir s’approprier un vaccin allemand

Par Frédéric Therin, correspondant à Munich · lejournaldesarts.fr

Le 17 mars 2020 - 400 mots

BERLIN / ALLEMAGNE

Trump a voulu racheter un laboratoire allemand pour réserver aux Américains son projet de vaccin contre le Covid-19.

Donald Trump
Donald Trump

Cette affaire ne devrait pas réchauffer les relations déjà glaciales entre Berlin et Washington. Le quotidien Die Welt a révélé, ce week-end, que Donald Trump avait proposé une grosse somme d’argent au laboratoire allemand CureVac pour lui acheter son projet de vaccin contre le Covid-19 afin de l’utiliser exclusivement aux Etats-Unis. L’Etat fédéral a confirmé cette information.

« Je peux juste dire que j'ai entendu aujourd'hui, à plusieurs reprises, de la part de membres du gouvernement que c'est exact », a expliqué, hier, le ministre de l'Intérieur, Horst Seehofer. Ce sujet sera abordé aujourd’hui par le « comité de crise » du cabinet fédéral. « Il faut à tout prix empêcher la vente exclusive d'un éventuel vaccin aux Etats-Unis, a critiqué Karl Lauterbach, un responsable du parti social-démocrate (SPD), membre de la coalition gouvernementale. Il y a des limites au capitalisme. » 

Le président du parti libéral allemand (FDP), Christian Lindner, n’a pas hésité à critiquer ouvertement Donald Trump. « En période électorale tous les moyens sont bons manifestement pour le président américain, s’est-il emporté. La lutte contre le coronavirus est une tâche qui concerne l'humanité toute entière, il n'y a pas de place pour l'égoïsme. »

Le laboratoire CureVac, situé à Tübingen dans le sud-ouest du pays, affirme être « à quelques mois » de pouvoir présenter un projet pour validation clinique d’un vaccin contre le coronavirus. Le 3 mars, son PDG a été personnellement invité à la Maison Blanche par le président américain pour discuter « des stratégies et des opportunités visant à un développement rapide d'un vaccin contre le coronavirus », selon un communiqué rendu public par la société elle-même. Huit jours plus tard, le patron  de cette biotech, Daniel Menichella, a été remplacé, sans plus d’explications, par le fondateur de la société, Ingmar Hoerr.

Le créateur de l’entreprise, qui fête cette année son 20e anniversaire, a visiblement choisi de reprendre les choses en main et de ne pas céder aux offres sonnantes et trébuchantes de Washington. Le ministre allemand de l'Economie a tenu à féliciter cette « décision formidable ». Peter Altmaier a également précisé que « le gouvernement avait la possibilité d'examiner de près des acquisitions d'entreprises allemandes par des Etats étrangers, surtout s'il en va des intérêts de sécurité de l'Allemagne et de l'Europe »
 

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