Allemagne - Collection

Allemagne : fin du litige centenaire sur les biens Hohenzollern

Par Cordelia Hales · lejournaldesarts.fr

Le 14 mai 2025 - 410 mots

La gestion de 27 000 objets historiques passe sous une fondation commune, scellant la réconciliation entre héritiers royaux et institutions publiques.

Château Hohenzollern en Allemagne. © Pexels
Le château Hohenzollern en Allemagne.

Après de longues négociations, un compromis a été trouvé entre la famille Hohenzollern et les autorités allemandes concernant les revendications de la famille sur certains biens historiques présents dans les collections publiques. Ce compromis prévoit la création d’une fondation d’utilité publique, cogérée par des représentants de l’État et de la famille Hohenzollern, qui assurera la gestion d’environ 27 000 objets, dont de nombreux livres et pièces historiques provenant notamment de l’ancien Musée Hohenzollern.

Parmi ces objets figurent sept précieuses tabatières de Frédéric II, dont deux resteront en prêt permanent dans les musées, tandis que les autres seront restituées à la famille. Celle-ci obtient également un droit de regard sur environ 6 000 objets issus des collections publiques. Ces œuvres ne pourront plus être déplacées ou exposées sans son accord.

« Cet accord est un immense succès pour l’Allemagne en tant que lieu culturel et pour le public d’amateur d’art », a déclaré le nouveau ministre allemand de la Culture Wolfram Weimer. Cet accord met ainsi fin à un différend vieux de cent ans entre les descendants du dernier empereur allemand et l’État.

À la suite de la proclamation de la République de Weimar en 1918, qui a conduit à l’abdication de l’empereur Guillaume II, la monarchie allemande a pris fin et ses biens ont été confisqués. En 1926, un contrat a été signé entre l'État prussien de l'époque et les Hohenzollern afin de déterminer la répartition des propriétés. Néanmoins, l'ambiguïté quant à la propriété et aux demandes de restitution a perduré pendant des décennies.

L’actuel prince de Prusse, Georg Friedrich, négociait depuis 2014 avec les autorités fédérales et régionales pour obtenir la restitution de milliers d'œuvres d'art et une compensation financière pour les palais et biens expropriés. Ces discussions portaient également sur la question de savoir si la famille avait favorisé le régime nazi. Les négociations sont restées bloquées pendant plusieurs années, mais en 2023, les poursuites judiciaires ont été clôturées, ouvrant la voie à de nouvelles discussions à l'automne 2024.

En contrepartie, la famille Hohenzollern renonce à d’autres revendications, notamment sur des biens immobiliers expropriés après 1945, et reconnaît la collaboration nazie de Guillaume II.

Toutefois, l'accord n'est pas encore entré en vigueur. Il doit encore être approuvé par les instances de contrôle de la Fondation du patrimoine culturel prussien et du Musée historique allemand, ce qui devrait intervenir dans les prochaines semaines.

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