Politique

Le monde de l’art pousse la fille aînée de Trump à la rébellion

Par Nathalie Eggs · lejournaldesarts.fr

Le 1 décembre 2016 - 456 mots

NEW YORK (ETATS-UNIS) [01.12.16] – L’omniprésence d’Ivanka Trump dans les affaires de son père, Donald Trump, agace la communauté internationale. Mais les artistes new-yorkais perçoivent dans cette relation privilégiée l’opportunité de faire passer leurs idées. Certains ont créé le hashtag « #DearIvanka » sur les réseaux sociaux pour s’adresser à elle.

Les positions et l’incohérence des propos de Donald Trump inquiètent, de même que les personnes dont il s’entoure. Très proche de sa fille aînée Ivanka Trump pendant la campagne, il l’a intégrée dans son équipe de conseillers depuis qu’il a été élu président des Etats-Unis. Une relation qui exaspère la communauté internationale et que le monde de la culture new-yorkais dénonce tout en essayant d’en tirer profit dans les réseaux sociaux. Entre parodie et réel engagement politique, une coalition menée par l’artiste Jonathan Horowitz, la commissaire Alison Gingeras et le marchand Bill Powers baptisée « Halt Action Group » a ainsi créé le 21 novembre dernier les comptes Instagram et Twitter « dear_ivanka » ainsi que le site dearivanka.info.

Les messages à l’attention de la « future deuxième dame » des Etats-Unis via le hashtag #DearIvanka se multiplient sur la toile. Sur Instagram, ils prennent des allures glamour kitsch malgré le ton très sérieux des revendications. On peut ainsi lire : « Chère Ivanka, je veux avorter ! » ; « Chère Ivanka, je ne peux raisonnablement pas avoir d’enfant dans un monde qui ne gère pas ses ressources de façon durable et ne protège pas les droits des minorités » ou « Poutine, vraiment ? ».

La mobilisation est allée plus loin encore dans la soirée du 28 novembre, lorsque quelque 150 artistes, conservateurs et employés de galeries ont veillé devant le Puck Building au centre de Manhattan, appartenant à la famille du mari d’Ivanka Trump, le promoteur et investisseur Jared Kushner. Des artistes tels que Cecily Brown, Rob Pruitt, Ryan McNamara, Jonah Freeman, Dan Colen, ou encore Marilyn Minter, se sont rassemblés en brandissant des pancartes « Dear Ivanka » devant cet édifice où Ivanka Trump possède un appartement réputé contenir une partie de sa collection d’art contemporain, rapporte The New York Times.

Pour Jonathan Horowitz, « Halt Action Group » a choisi de cibler Ivanka Trump parce qu’elle était connue dans le milieu de l’art comme étant quelqu’un de progressiste qui accordait plus d’importance à la culture que son père ne le fait. « Je ne pense pas que nous ayons de réelles illusions qu’elle devienne une championne pour ce qui nous importe, ou qu’elle essaye de stopper ce que nous craignons qu’il n’arrive » a-t-il concédé au NYT. « Mais c’est une façon de commencer quelque chose, une première action de ce que nous espérons devenir un mouvement plus important » a-t-il ajouté.

Légendes photos

La veillée du 28 novembre 2016 devant le Puck Building au centre de Manhattan, appartenant à la famille du mari d’Ivanka Trump © photo Instagram | dear_ivanka

Ivanka Trump © Photo Michael Vadon - 2016 - Licence CC BY-SA 4.0

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