Les réserves du musée municipal de Rochefort abriteraient un Géricault inconnu depuis plus de 150 ans

Par Séverine Petit · lejournaldesarts.fr

Le 9 mars 2015 - 421 mots

ROCHEFORT (CHARENTE-MARITIME) [09.03.15] - A l’occasion du tournage à Rochefort d’un docu-fiction consacré au Radeau de la Méduse, qui sera diffusé le 21 mars à 20h50 sur Arte, l'expert Bruno Chenique pense y avoir découvert un tableau de Géricault.

Les réserves du Musée d’Art et d’Histoire situé dans l’Hôtel Hèbre de Saint-Clément de Rochefort pourraient conserver un tableau de Géricault peint en 1811-1812, intitulé Tête d'homme de profil, un ancien Mameluk de Napoléon Ier, depuis 1860. C’est dans le cadre du tournage d’un docu-fiction consacré au Radeau de la Méduse que Bruno Chenique, spécialiste du peintre, a émis cette hypothèse.

Sur une reproduction d’une photo en noir et blanc, Bruno Chenique a cru reconnaître en cette Tête d’homme de profil la figure de Gerfant, un des modèles favoris du peintre, présent dans la composition de l’exceptionnel tableau du Louvre. Une rencontre avec Claude Stéphani, conservateur du musée de Rochefort, lui a permis de pouvoir examiner l’œuvre et a confirmé son « ressenti positif », comme il l’a expliqué au quotidien Sud Ouest, d’autant plus que la chronologie est cohérente. Le tableau de Rochefort a été peint sept à neuf années avant le Radeau de la Méduse.

L’œuvre est en cours d’authentification. Une première étude a été menée, un examen « multispectral à 240 millions de pixels » par la société Lumière Technology avant que la toile ne soit notamment confiée à une restauratrice. L’histoire de l’œuvre permet néanmoins de n’avoir que peu de doutes sur l’issue du processus d’authentification. En effet, si la toile est arrivée à Rochefort avec la collection d’Alexandre Fiocchi, premier conservateur et créateur du Musée d’Art et d’Histoire en 1860, un rapport de Michel Laclotte la mentionne déjà en 1955 comme « provenant d’une vente Géricault » tout en précisant que son attribution devait être vérifiée. Les années 1970 voient une série de remises en cause des attributions à Géricault et ce tableau retombe alors dans l’oubli lorsqu’il est déclassé.

Florence Lecossois, maire adjointe chargée de la Culture, explique ainsi à Sud Ouest que « pendant près d’un siècle, le tableau est resté un peu oublié et pas identifié ». Cette attribution serait alors une « extraordinaire nouvelle » pour la ville, qui pourrait dynamiser les flux touristiques alors que l’Hermione, son attrait majeur, est parti pour La Rochelle. Une bonne nouvelle, certes, mais pas si exceptionnelle que cela puisqu’une histoire similaire s’est produite en 2011 au Musée Roger-Quillot de Clermont-Ferrand. La dispersion des œuvres de l’atelier du peintre après sa mort en 1824 explique les redécouvertes périodiques d’œuvres de l’artiste.

Légende photo

Tête d'homme de profil, un ancien Mameluk de Napoléon-Ier, en cours d'attribution à Géricault - © Photo Ville de Rochefort ©musée municipal de Rochefort

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque