Disparition - Galerie

Décès de la galeriste Denise René

Par Lucile Pages · lejournaldesarts.fr

Le 9 juillet 2012 - 435 mots

PARIS [09.07.12] - Denise René est décédée lundi 9 juillet à l’âge de 99 ans. Elle était l’une des galeristes françaises les plus connues dans le monde. Elle apporta un soutien constant aux pionniers de l’art géométrique abstrait, et a largement participé au rayonnement de Vasarely et du mouvement cinétique.

La « Papesse de l’abstraction », la galeriste Denise René est décédée lundi 9 juillet à l’âge de 99 ans. Le départ de Denise René « endeuille le monde artistique, qui doit à cette grande galeriste d'avoir révélé au monde entier les beautés de l'art abstrait et en particulier cinétique, du XXe siècle » a commenté aujourd’hui la ministre Aurélie Filippetti.

En 1939, âgée de 26 ans, elle rencontre Victor Vasarely au Café de Flore, qu’elle fréquente tous les jours. Ensemble, ils décident d’ouvrir un espace d’exposition dans le local du 124 rue La Boétie, que la tante de la jeune fille destinait à un atelier de mode. En 1944 l’exposition inaugurale présente les recherches graphiques de Vasarely. Il ne faudra pas plus de quatre années pour que la jeune galeriste s’oriente définitivement vers l’abstraction géométrique avec l’exposition « Tendances de l’art abstrait » en 1948.

En 1955, Vasarely ajoute à l’abstraction géométrique une quatrième dimension, celle du mouvement. Denise René accompagne l’artiste dans cette évolution artistique et organise l’exposition « Le mouvement » avec des œuvres mobiles de Calder, Soto, Tinguely, Agam entre autres. Puis, alors que la France boude l’art abstrait, elle consacre une exposition en 1957 à Piet Mondrian, exposé pour la première fois en France.

Les six années suivantes sont très productives pour la galeriste, qui ouvre quatre espaces d’exposition, un à Paris, deux en Allemagne, et un à New York. Mais survient la crise de 1974. Sa branche new-yorkaise ferme, dix ans après son inauguration, sa première galerie rue La Boétie est mise en liquidation, et elle vend sa collection à Zurich en 1980. Sa notoriété et son dynamisme lui permettent cependant de rebondir, notamment par l’organisation de grandes expositions muséales. En 1991 s’ouvre la galerie Denise René – Espace Marais à Paris, pendant de la galerie du boulevard Saint-Germain, toutes deux toujours en activité.

Elle participe à la fondation de la FIAC dans les années soixante-dix et promeut les « multiples » en France. En 2001, le Centre Georges Pompidou lui rend hommage en organisant une grande exposition rétrospective sur son travail depuis les années quarante, « Denise René, l’intrépide - une galerie dans l’aventure de l’art abstrait, 1944-1978 ». C’est un hommage exceptionnel pour une galerie, à la mesure de l’immense talent de celle qui vient de partir.

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