Les fouilles de San Giuliano dévoilent une sépulture étrusque intacte, livrant un rare aperçu des pratiques funéraires aristocratiques.
Une tombe étrusque préservée vieille de 2 600 ans a été découverte à San Giuliano, sur le plateau de Barbarano Romano, au nord-ouest de Rome, dans la région du Latium. Ce secteur, intégré au parc régional de Marturanum, abrite l’une des plus vastes nécropoles rupestres d’Italie centrale, occupée du VIIIe au IIIe siècle av. J.-C. La sépulture mise au jour date de la fin du VIIe siècle av. J.-C. Elle a conservé son mobilier et l’intégrité de ses dépouilles, ce qui en fait un cas exceptionnel dans cette aire régulièrement pillée depuis l’Antiquité.
La chambre funéraire, scellée par une dalle de pierre, contient quatre restes d’individus allongés sur des lits de pierre, entourés de plus d’une centaine d’objets. Le mobilier se compose notamment de 74 vases en céramique, dont plusieurs décorés de motifs géométriques étrusques, d’armes en fer, d’ornements en bronze et en argent, d’un bassin métallique (bacile) et de fibules dont certaines présentent encore des traces de tissus. Les objets avaient été disposés selon un agencement rituel précis, notamment à proximité de l’entrée. Ces éléments livrent un aperçu complet des pratiques funéraires de l’élite locale à cette période.
La fouille, désormais achevée, a été conduite dans le cadre du projet SGARP (San Giuliano Archaeological Research Project), piloté par l’université Baylor au Texas, en partenariat avec la Soprintendenza archéologique de Viterbe et le ministère italien de la Culture. Les objets, squelettes et échantillons organiques sont en cours d’analyse. Les archéologues prévoient des études isotopiques, génétiques, typologiques et physico-chimiques sur les céramiques et les métaux, afin d’identifier les origines des matériaux, les régimes alimentaires et les liens de parenté. « L’étude des données ne fait que commencer », a indiqué Davide Zori, directeur du projet.
La fouille a mobilisé archéologues, étudiants et chercheurs italiens et américains. Depuis 2016, SGARP cartographie et étudie les tombes rupestres du plateau selon une approche pluridisciplinaire. Plus de 600 tombes ont été recensées autour de San Giuliano, dont la majorité était pillée ou ouverte depuis des siècles.
La région de Barbarano Romano se trouve au sud de l’Etrurie proprement dite, à proximité des cités de Véies et Tarquinia. Dès le IXe siècle av. J.-C., la culture villanovienne y a laissé place à une aristocratie étrusque, qui érigea des tombes monumentales creusées dans le tuf. Les mobiliers retrouvés à San Giuliano témoignent d’échanges avec le monde grec, ainsi que de pratiques funéraires complexes. Le plateau a été occupé sans discontinuer jusqu’au Moyen Âge.
Les contenus funéraires étrusques intacts sont rares. La majorité des sépultures connues a été ouverte, souvent dès l’Antiquité, puis vidée à l’époque moderne ou contemporaine. Selon la chercheuse Barbara Barbaro, « cette découverte permet d’observer la vie à travers le prisme de la mort, dans un contexte archéologique préservé » au Heritage Daily.
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Une tombe étrusque inviolée de 2 600 ans découverte au Latium
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