Un musée pour raconter le cinéma en Espagne

Madrid. Malgré la récompense obtenue cette année à Cannes par le Franco-Espagnol Óliver Laxe pour son film Sirat, le cinéma espagnol traverse une passe difficile : en 2024, la fréquentation des salles a chuté de 6 % et les films nationaux n’ont représenté que 19 % de part de marché, contre près de 45 % des entrées pour les films français en France. C’est dans ce contexte que le ministère de la Culture espagnol, par l’intermédiaire de l’Institut du cinéma et des arts audiovisuels (ICAA), a annoncé en avril l’ouverture en 2027 d’un musée du cinéma espagnol.

Le bâtiment madrilène récemment acquis pour l’accueillir, situé au numéro 145 de la calle Velázquez, est chargé d’histoire. Il a d’abord abrité les locaux de la production du NO-DO, court-métrage d’actualités filmées de propagande franquiste, puis le siège de la télévision nationale RTVE jusqu’en 2007, avant de demeurer inoccupé.

Ce projet public vise à combler un vide et à doter l’Espagne d’une véritable institution de référence. Le musée ne sera pas un simple espace d’exposition : en plus de ses collections permanentes et temporaires, il ambitionne de devenir un centre culturel spécialisée dans l’histoire audiovisuelle du pays, proposant projections et activités pédagogiques accessibles à tous les publics. Il s’appuiera pour cela sur les 70 000 négatifs conservés par la Filmothèque espagnole pour retracer, par exemple, l’histoire des films de propagande et celle du cinéma sous le franquisme.

Ce ne sera toutefois pas le seul musée consacré au cinéma en Espagne, un autre existe déjà dans la région. Ce dernier est une institution privée, davantage orientée vers le matériel cinématographique. Fondé par l’entrepreneur et collectionneur Carlos Jiménez, ce musée présente des projecteurs, caméras, affiches et autres objets liés au 7e art.