États-Unis - Vol

Un millier d’objets volés à l’Oakland Museum

Par Quentin Humblot · lejournaldesarts.fr

Le 31 octobre 2025 - 507 mots

Le plus important musée d’histoire de la Californie a été cambriolé le 15 octobre. On ne l’apprend que maintenant.

La France n’est pas la seule touchée par l’épidémie de braquages de musées, l’Oakland Museum of California a été victime d’un vol le 15 octobre 2025 : un millier d’objets ont été emportés par les braqueurs, ce qui en fait l’un des vols de biens culturels les plus importants de l’histoire de la Californie. Le vol n’a été rendu publique que deux semaines après les faits afin de ne pas interférer avec l’enquête.

C’est vers trois heures et demie du matin, dans une réserve externe du musée, que les voleurs se sont introduits. La liste est longue et concerne de multiples catégories : des photographies, des daguerréotypes, des bijoux, des ornements, des paniers et outils autochtones, des ivoires sculptés, des ordinateurs portables et des appareils photographiques numériques. Pour la directrice générale du musée, Lori Fogarty, c’est un choc : « C’était dévastateur. On a l’impression d’une véritable violation. On a l’impression que quelqu’un est entré chez soi. »

Le musée, fondé en 1969, est le résultat d’une fusion de trois institutions : l’Oakland Public Museum, l’Oakland Art Gallery et le Snow Museum of Natural History. Il détient l’une des collections les plus riches sur l’histoire de la Californie, avec plus de deux millions d’objets dans ses réserves, dont 4 000 exposés dans ses 10 000 m² d’espaces d’exposition. La collection compte 90 000 œuvres d’art d’artistes californiens du XIXᵉ siècle à aujourd’hui, ainsi que 100 000 spécimens naturels. Le reste étant des objets historiques et de photographies, dont 5 000 paniers amérindiens.

Une enquête est en cours, menée par la police d’Oakland en collaboration avec le FBI, puisque le vol d’œuvres d’art est considéré comme un crime fédéral. Ils ont découvert que l’alarme et le système de sécurité n’ont apparemment pas été déclenchés, puisque le vol n’a été découvert que le lendemain. Cela suggère une connaissance précise des lieux, comme le confirme John Romero, ancien capitaine de police de Los Angeles : « S’il s’agit d’un bâtiment banal, entièrement en briques, qu’il est très difficile pour quiconque de deviner de l’extérieur, c’est presque toujours un employé, un ancien employé, un entrepreneur ou un fournisseur. » D’autant plus que le bâtiment est mis à la disposition des chercheurs.

Il semble que les objets aient été volés plus ou moins aléatoirement et que ce ne soit pas un vol longuement préparé. La police surveille activement les sites de revente mais aucun suspect n’a encore été arrêté. 

Ce n’est pas la première fois que le musée est victime de vols. Fin 2012 et début 2013, deux braquages ont eu lieu. Pour le premier, le ou les voleurs s’étaient emparés de pépites d’or et de pistolets datant de la ruée vers l’or. Le second portait sur un coffre de bijoux en or du XIXᵉ siècle, revendu 690 000 euros. Un suspect fut arrêté pour les deux vols : André Tardy Franklin. Il a été condamné en 2014 à quatre ans de prison pour le second vol. Il n’a pas été condamné pour celui des pépites d’or.

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