Unesco

Un chantier de reconstruction d’un des bouddha de Bamiyan stoppé par l’UNESCO

Par Marion Le Bec · lejournaldesarts.fr

Le 7 février 2014 - 362 mots

BAMIYAN (AFGHANISTAN) [07.02.14] – L’UNESCO est intervenue pour empêcher un chantier de reconstruction du plus petit des deux bouddhas de Bamiyan, qui avait débuté sans son autorisation. Les statues étant classées au patrimoine mondial, l’organisation internationale pouvait s’opposer à cette initiative.

Entrepris par des archéologues de l’ICOMOS-Allemagne, le projet de reconstruction d’un des bouddhas de Bamiyan n’avait obtenu aucune autorisation de la part de l’UNESCO. Cette dernière ayant eu vent de ce qui se projetait sur le site lors de la réunion d’un groupe de travail en décembre 2013, s’est récemment opposée à tous travaux de réhabilitation.

Le site de Bamiyan fait l’objet de nombreux débats depuis que ses deux bouddhas majestueux ont été détruits par les talibans en 2001. La question se pose en effet de savoir si l’ensemble des lieux doit être protégé en l’état - afin de rendre compte des violences commises contre le patrimoine culturel - ou bien s’il doit faire l’objet d’un vaste chantier de reconstruction.

Un projet de modélisation avait soulevé la polémique en 2003, lorsque le professeur zurichois, qui en était à l’origine, avait proposé de reconstruire entièrement les bouddhas. L’œuvre pulvérisée en près de 4 000 fragments ne pouvait vraisemblablement pas faire l’objet d’un simple remembrement. L’UNESCO était à cette époque déjà peu encline à concrétiser cette idée. Ayant inscrit le site sur la Liste du patrimoine mondial cette année-là, des mesures conservatoires ont été mises en œuvre afin de préserver les éléments rassemblés après le dynamitage.

L’équipe d’ICOMOS-Allemagne avait été déployée en 2012 autour de trois missions d’experts internationaux à Bamiyan pour appliquer des mesures de « conservation et de consolidation » ou encore pour établir « le modèle de restauration des fragments originaux dans les grottes ». Il n’était donc aucunement question de reconstruction des colosses.

Une étude de l’ICOMOS, publiée en janvier 2014, faisait par ailleurs état des « principes admis » et des « normes de construction des monuments et des sites ». Elle rappelait en autre que la Charte de Venise de 1964 avait été interprétée comme « interdisant strictement la reconstruction des sites archéologiques – et de même, en toute probabilité, la reconstruction des monuments architecturaux détruits. »

Légendes photos

Echafaudage conçu pour la reconstruction du petit Bouddha, Vallée de Bâmiyân, Afghanistan Description de la photo - Photo Tracy Hunter - 2008 - Licence CC BY 2.0

Le plus petit Bouddha de la Vallée de Bâmiyân, Afghanistan, avant sa destruction en 2001 - Photo Phecda109 - 1977

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