Pays-Bas - Collection

Rembrandt : le chien de La Ronde de nuit repéré dans un dessin d’époque

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 30 septembre 2025 - 361 mots

Une conservatrice du Rijksmuseum a identifié, dans une œuvre d’Adriaen Van de Venne, le modèle du chien peint par Rembrandt en 1642.

Comparaison entre le chien de La Ronde de nuit de Rembrandt et le dessin de Van de Venne. © Rijksmuseum
Comparaison entre le chien de La Ronde de nuit de Rembrandt et le dessin de Van de Venne.
© Rijksmuseum

Une des sources d’inspiration de La Ronde de nuit de Rembrandt a été identifiée il y a quelques jours par Anne Lenders, conservatrice de la peinture hollandaise du XVIIᵉ siècle au Rijksmuseum, lors d’une visite au Zeeuws Museum à Middelburg. « C’était tout à fait inattendu. Je me promenais dans la galerie de l’exposition consacrée à Adriaen van de Venne quand mon regard s’est posé sur un livre de Jacob Cats avec un chien représenté dessus… La Ronde de nuit m’est venue à l’esprit », explique-t-elle. La comparaison visuelle a ensuite révélé une similitude frappante entre le chien de la toile et celui de l’illustration.

Pour confirmer cette hypothèse, une étude a été menée sur les croquis à la craie visibles sous la couche picturale de La Ronde de nuit et le dessin de Van de Venne, gravé par François Schillemans pour la page de titre du livre Self-stryt (1620) de Jacob Cats.

Ce chien, peu évoqué dans l’analyse de la composition, figure en bas à droite du portrait de groupe peint par Rembrandt en 1642. Le motif est repris quasiment à l’identique : gueule ouverte, angle du regard, position accroupie et médaille au cou.

Rembrandt (1606-1669), <em>La Ronde de nuit</em>, 1642, huile sur toile, 379,5 x 453.5 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.
Rembrandt (1606-1669), La Ronde de nuit, 1642, huile sur toile, 379,5 x 453.5 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.
Courtesy Photo Rijksmuseum Amsterdam

Rembrandt possédait une collection importante de dessins et de gravures. L’inventaire établi en 1656 atteste de son intérêt pour les œuvres de ses contemporains et pour les recueils illustrés. Cette pratique nourrissait son recours à des modèles graphiques préexistants et leur intégration dans ses propres compositions.

Adriaen van de Venne (1589-1662), dessin pour le frontispice du livre Self-stryt (1620) de Jacob Cats, collection Rijksmuseum
Adriaen van de Venne (1589-1662), dessin pour le frontispice du livre Self-stryt (1620) de Jacob Cats.
© Rijksmuseum

Pour les chercheurs, la découverte confirme l’importance des sources imprimées dans l’œuvre du peintre. « Rembrandt, comme les grands maîtres italiens, s’est inspiré des artistes qui l’ont précédé pour créer ses propres compositions », rappelle Taco Dibbits, directeur du Rijksmuseum, avant de souligner : « Il est étonnant que près de 400 ans après sa création, de nouvelles découvertes continuent d’être faites sur l’une des peintures les plus étudiées au monde. »

Enfin, il apparaît que le tableau Joseph accusé par la femme de Putiphar (1655) reprend lui aussi certains motifs du dessin de Van de Venne, notamment la figure masculine au centre de la composition.

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