Son mandat a été critiqué en raison de suppressions de postes qui ont conduit à des fermetures de sites en hiver.

Swindon (Angleterre). C’est à la suite d’un mandat controversé que Nick Merriman, le directeur général d’English Heritage, a annoncé son départ fin juin. Il avait rejoint l’organisme britannique chargé de la gestion de 400 monuments et sites historiques en février 2024 seulement. La direction évoque des raisons familiales liées à sa santé. Selon les médias britanniques, ce départ a été accueilli de façon positive par certaines personnes en interne. Dès son arrivée, Nick Merriman a dû mettre en place une réorganisation drastique de l’organisme qui s’est traduite par une réduction de 7 % de ses effectifs. Sur 2 500 employés, près de 200 postes ont dû être supprimés. En conséquence, certains sites ont été obligés de fermer en hiver, quand d’autres ont dû limiter leurs horaires d’ouverture.
À l’époque, le conseil d’administration a défendu ces choix comme une nécessité pour assurer la viabilité financière de l’organisme. Mais des critiques ont été émises sur les méthodes employées par Nick Merriman, parmi lesquelles le manque de clarté sur le processus ou le recours à des consultants. L’ancien directeur avait pourtant fait ses preuves au cours d’une carrière de près de quarante ans. C’est au London Museum, en 1986, qu’il commence son parcours comme conservateur spécialisé dans la préhistoire, puis responsable du département d’histoire ancienne de la ville. Il devient ensuite directeur des musées et collections ainsi que maître de conférences en muséologie à l’University College London (UCL). En parallèle, il occupe de nombreuses fonctions, telles que celles de président du Conseil international des musées pour le Royaume-Uni (2001-2004) ou président du Collections Trust, un organisme qui aide les musées à gérer leurs collections (2013-2017). Après avoir pris la direction du Manchester Museum en 2006, il devient directeur de l’Horniman Museum and Gardens de Londres, en 2018. Sous sa direction, l’institution est distinguée comme « Musée Art Fund de l’année » en 2022, notamment pour son approche innovante de l’engagement communautaire.
Fort de cette expérience, il rejoint English Heritage avec l’objectif de placer les sites patrimoniaux « au cœur de leurs communautés », notamment en impliquant davantage les locaux dans l’histoire comme dans l’avenir de ces lieux, selon Gerard Lemos, le président de l’organisation. Mais des sources citées par le journal The Guardian estiment qu’à trop se concentrer sur sa mission de restructuration, Nick Merriman se serait écarté de la protection des monuments et des sites. Il aurait ainsi « perdu la confiance » du conseil d’administration.
Ce départ, volontaire ou forcé, souligne le dilemme qui se trouve au cœur de la gestion de l’organisation. Financé par le gouvernement jusqu’en 2015, English Heritage est devenu un organisme indépendant il y a dix ans, avec une « bourse » transitoire de 80 millions de livres (93 M€). Par la suite, l’organisation a continué de recevoir une subvention publique de fonctionnement versée de manière dégressive jusqu’en 2022-2023. Nick Merriman est donc devenu directeur au moment où English Heritage devait entièrement s’autofinancer. L’intérim est assuré par Geoff Parkin, président non exécutif de deux entreprises du secteur du voyage, qui a travaillé de façon bénévole avec English Heritage au cours de l’année passée.
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Pourquoi Nick Merriman claque la porte d’English Heritage
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°659 du 4 juillet 2025, avec le titre suivant : Nick Merriman a démissionné de la direction d’English Heritage







