Restitutions

Plus de 400 antiquités pillées dans des tombes remises aux autorités pakistanaises à Paris

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 3 juillet 2019 - 417 mots

PARIS

Plus de 400 objets archéologiques, statuettes, vases, jarres, bols saisis par la douane il y a plus de dix ans ont été remises mardi au Pakistan, lors d'une cérémonie à l'ambassade du pays à Paris.

Tombes Pakistan © Photo Naeem Ullah
Tombes du cimetière Hanidan, province du Balochistan au Pakistan.
© Photo Naeem Ullah, 2012

Les premières antiquités découvertes, qui datent pour certaines des IIIe et IVe millénaires avant J-C. l'ont été à la faveur d'un premier contrôle de colis postaux en provenance du Pakistan et à destination d'une galerie d'art parisienne, en septembre 2006 à Roissy. Les douaniers étaient alors tombés sur 17 céramiques en terre cuite,accompagnées d'un document affirmant qu'il s'agissait d'objets de plus de cent ans d'âge, et d'une facture de 1 210 euros. Un archéologue du CNRS mandaté pour l'occasion avait expertisé les objets et révélé qu'ils dataient en réalité du IIe et IIIe millénaires avant J.-C. et provenaient de pillages de sépultures au Baloutchistan, une province du sud-ouest du Pakistan.

Deux semaines plus tard, le même service douanier constatait une fraude identique avec cette fois 93 poteries et vases destinés au même établissement. Quelques mois plus tard, en juin 2007, plusieurs perquisitions dans la galerie permettaient de mettre la main sur 335 poteries en céramique importées dans les mêmes conditions. Au total, 445 statuettes, bustes, vases, jarres, urnes, bols, gobelets,assiettes et coupelles ont été saisies pour une valeur de 139 000 euros Les objets anciens avaient été déterrés illégalement, puis exportés en contrebande.

"Ces antiquités sont l'objet de la convoitise des marchés de l'art, car elles sont généralement mieux conservées dans les tombes que les poteries issues des lieux d'habitat, souvent brisées", a expliqué à l'AFP Aurore Didier, archéologue au CNRS et experte de la région, déplorant cette "perte irrémédiable d'informations pour les archéologues". Parmi les objets, des vases en terre cuite de la culture de Nal (3100-2700 avant J.-C.), ainsi que des vases de la culture de Kulli (2600-1900 avant J.-C.). "Ces pillages qui touchent des centaines de sites ont débuté dans les années 90 et se sont intensifiés dans les années 2000", a expliqué le directeur général des douanes, Rodolphe Gintz, "ému" de permettre à ces "trésors de retrouver leur territoire".

En juin, le Pérou avait pu récupérer deux statues en terre cuite et un bâton en bois sculpté, datant du deuxième siècle après J.-C., également volés lors de pillages de tombes, et saisis en mars 2007. Dans les deux cas, il aura fallu plus d'une dizaine d'années pour authentifier les objets et accomplir les démarches administratives et
diplomatiques.

Cet article a été publié par l’AFP le 2 juillet 2019.

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