Monument

Où en est la cagnotte ?

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 9 mai 2019 - 339 mots

PARIS

Après les promesses records, voici venu le temps de récolter les chèques. Le flou sur les dons réellement effectués risque de perdurer.

Dons. Moins de deux jours après l’incendie, l’AFP additionnait toutes les promesses de dons consentis par les grandes fortunes françaises et étrangères et les collectivités territoriales et aboutissait à la somme colossale de 825 millions d’euros, laissant supposer que, à ce rythme, le milliard serait bientôt dépassé. Depuis, les annonces de promesse se sont faites plus rares, et il s’agit maintenant de transformer ces promesses en espèces sonnantes et trébuchantes. Avec le risque que certains mécènes oublient leur engagement, se sentant moins liés en raison de l’afflux de dons.

Au 24 avril, le premier décompte effectué par l’AFP auprès des quatre organismes désignés par le projet de loi Notre-Dame indiquait un montant de 400 millions, sans que l’on sache vraiment s’il s’agissait de promesses ou de dons effectués, et encore moins quels sont les donateurs. La Fondation Notre-Dame arrive en tête avec 211 millions d’euros, suivie de la Fondation du patrimoine avec 164 millions d’euros, de la Fondation de France (25 M€) et du Centre des monuments nationaux (3 M€). Le gros bataillon des 500 millions promis par les quatre grands groupes et leurs propriétaires (Pinault/Kering, Arnault/LVMH, Bettencourt-Schueller/L’Oréal et Total) fait-il partie de ce premier décompte ? On l’ignore.

Il faudra attendre la constitution de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale pour y voir plus clair. Les quatre organismes collecteurs doivent en effet reverser les fonds à cet établissement. Et ce sera le 30 septembre 2020 seulement que seront communiqués les chiffres définitifs des montants défiscalisés. Les députés ont en effet ajouté un article en ce sens lors de la discussion de la loi en commission. On sait cependant déjà que la plupart des grands groupes ne demanderont pas ou ne sont pas éligibles à la réduction de la loi dite « Aillagon » [loi relative au mécénat, aux associations et aux fondations qui permet aux sociétés une réduction d’impôt de 60 %].

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°523 du 10 mai 2019, avec le titre suivant : Où en est la cagnotte ?

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