Musée

Le Norton Museum à Miami s’agrandit

Par Sarah Belmont · Le Journal des Arts

Le 14 janvier 2019 - 762 mots

WEST PALM BEACH (FLORIDE) / ETATS-UNIS

Le musée privée d’art moderne et contemporain de West Palm Beach, à quelques miles de la capitale de la Floride rouvrira en février prochain. Créé en 1941, il bénéficie d’une nouvelle aile et d’un jardin de sculptures.

Norton museum
La façade du nouveau bâtiment Kenneth, vue de la South Dixie Highway, architecte : Foster + Partners
© Image : Foster + Partners

West Palm Beach (Floride). En travaux depuis deux ans, le Norton Museum sortira bientôt grandi de sa dernière restauration. Avec un tiers supplémentaire de galeries (1 100 m2) et un nouveau jardin peuplé de sculptures (3 450 m2), l’établissement s’étendra sur près de 12 350 mètres carrés. Son ouverture est prévue le 9 février prochain. L’occasion de montrer des œuvres stockées en réserve depuis le début du chantier, de nouvelles acquisitions, ainsi que les quelque cent pièces récemment offertes par Howard et Judie Ganek, des habitants de la région. Cette donation compte des peintures de Damien Hirst, Anselm Kiefer, Ed Ruscha, des sculptures de Theaster Gates et d’Anish Kapoor, entre autres, ainsi que des photographies signées Bill Viola, Cindy Sherman ou Nan Goldin. Inauguré le 8 février 1941 (un jour avant la date de réouverture en 2019), le Norton Museum est l’œuvre d’un couple de collectionneurs, Ralph Hubbard Norton (1875-1953), un riche industriel de Chicago, et Elizabeth Calhoun Norton (1881-1947), soucieux d’offrir à la Floride du sud sa première grande institution culturelle. L’architecture du projet fut confiée à Marion Sims Wyeth. Celui-ci opta pour un style Art déco dont il reste des traces à l’est du bâtiment d’origine. C’est là que se trouvait l’entrée principale du musée, avant d’être déplacée une première fois au sud. Les restaurations du Norton se succèdent dans l’ordre des aiguilles d’une montre, semble-t-il. Désormais, c’est par l’aile ouest, dans la nouvelle extension, que les visiteurs pourront pénétrer dans le bâtiment. À droite de la Heyman Plaza – ainsi s’appelle la nouvelle entrée –, se dresse une voûte métallique de treize mètres de haut, sous laquelle reposera prochainement Typewriter Eraser, Scale X (5,7 m), une œuvre de Claes Oldenburg et Coosje Van Bruggen. À gauche, un banian de 80 ans, qu’il était hors de question de raser en tant qu’il symbolise la longévité du musée. La nouvelle extension comprend un auditorium de 210 places, conçu pour des conférences, concerts et projections, un restaurant, une boutique, ainsi qu’un lieu de vie (335 m2) – c’est-à-dire une salle de lecture, de jeux, dotée d’un piano et d’un bar à café et destinée à abriter, à l’occasion, des installations temporaires. L’Education Center, situé au second étage, double de surface (370 m2), se rapprochant du modèle original du musée, autrefois assorti d’une école d’art. S’ajoutent à l’ensemble de nouveaux espaces d’expositions répartis sur trois niveaux.

Une collection permanente étendue de 7 600 œuvres

Les collections permanentes du Norton s’élèvent désormais à sept mille six cents œuvres, divisées en cinq sections. Au rez-de-chaussée dominent l’art américain de 1700 à 1960, l’art moderne européen, qu’incarnent Picasso, Matisse, Gauguin, Soutine, Brancusi, et une section photographique qui constitue la fierté des équipes de conservation. « Nous avions près de 4 000 clichés à notre disposition, mais aucun lieu où les montrer », explique Scott Benarde, le directeur de la communication. Le premier étage est le royaume de l’art chinois, représenté par environ sept cents objets, et le second étage, celui des maîtres anciens. Dans la cage d’escaliers qui relie les trois niveaux s’étire une installation en verre réalisée par Rob Wynne. Cette commande est perçue comme le prolongement d’une autre œuvre de l’artiste new-yorkais, I Remember Ceramics Castles, Mermaids & Japanese Bridges, datée de 2002. Nul appel à candidatures ne fut lancé en vue de ce nouvel écrin. Le projet de rénovation et d’agrandissement fut d’office confié à Norman Foster + Partners, lauréat du prix Pritzker en 1999. « Il est connu pour ses grandes baies vitrées en angle. Or notre but était de créer un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur, explique John Backman, le chef de projet. Dès que vous sortez d’une galerie, vous devez pouvoir tomber nez à nez avec la nature. » L’architecte signe aussi la création d’un nouveau jardin. « Il s’agit de sa première œuvre paysagère. C’est pourquoi une plaque portera son nom à l’entrée », ajoute Scott Benarde. Le terrain est encore désert. Y cohabiteront une quinzaine de sculptures (George Rickey, Mark Suvero…), dont une d’Ugo Rondinone, déjà sur place. Les six maisons qui bordent cet espace vert, au sud, ont été restaurées. Deux d’entre elles servent de logement à Hope Alswang, la directrice du Norton, et les autres accueilleront pour la première fois des artistes en résidence. Ce parc sera ouvert au public. Autrefois gratuit, le musée ne le sera plus, lui, que le vendredi et le samedi.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°514 du 4 janvier 2019, avec le titre suivant : Le Norton Museum à Miami s’agrandit

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