LE MANS
L’actuel musée sera rénové et agrandi d’ici à mai 2026 pour en faire un véritable pôle consacré aux sports mécaniques.

Le Mans. Les mythiques 24 Heures du Mans auront bientôt un nouveau musée deux fois plus grand que l’actuel. D’une surface totale de 8 600 mètres carrés, le Musée M24 conçu par l’architecte Frédéric Audevard devrait coûter près de 12 millions d’euros selon Fabrice Bourrigaud, directeur Patrimoine et Culture à l’Automobile Club de l’Ouest (ACO). Ce projet est l’aboutissement d’un long processus de muséification du sport automobile et des 24 Heures du Mans. Fabrice Bourrigaud rappelle que l’idée d’implanter un musée à côté du circuit remonte aux années 1960, et que le premier fut créé par l’Automobile Club de l’Ouest, ancien propriétaire du circuit et organisateur de courses automobiles. En 1991, le Conseil départemental de la Mayenne ouvre un musée plus moderne géré en régie. En parallèle, l’ACO ouvre un lieu destiné à mettre en valeur ses archives et son patrimoine, et, en 2017, un accord de cession est signé entre le département et l’ACO pour le Musée des 24 Heures. Le musée rouvre en 2018 avec une politique d’expositions temporaires pour compléter les collections (dont de nombreux véhicules donnés par les constructeurs automobiles). Pendant la durée des travaux en 2025, les expositions se tiennent dans un pavillon temporaire, tandis que le circuit reste ouvert à la visite. C’est une société créée en 2022 qui gère le projet de nouveau musée, MACO (Musée automobile de compétition), dont l’ACO et l’homme d’affaires Richard Mille sont investisseurs chacun à 50 % : le musée est donc entièrement financé sur fonds privés.
Les plus de 200 000 visiteurs en 2024 prouvent selon Fabrice Bourrigaud qu’il y a un intérêt grandissant pour les sports automobiles et leur histoire, des thèmes au cœur du futur musée. Le projet vise à en faire« le musée de référence dans le monde pour le sport automobile », avec pour modèle le Musée du circuit d’Indianapolis aux États-Unis (le musée présente plus de 150 véhicules sur 7 500 mètres carrés). La France compte en effet plusieurs musées de l’automobile (Peugeot Citroën à Sochaux, Michelin à Clermont-Ferrand), mais aucun musée consacré aux sports mécaniques. Reste à concevoir un parcours qui aille au-delà de l’exposition de voitures et de photographies d’archives. Car l’essentiel des collections est constitué de véhicules qui ont participé aux 24 Heures, et d’archives audiovisuelles qui remontent aux années 1930 pour les plus anciennes. Fabrice Bourrigaud précise que l’équipe du musée (une dizaine de personnes) compte des conservateurs du patrimoine et des spécialistes en muséographie, garantie selon lui d’un parcours muséal structuré et englobant tous les sports mécaniques (y compris la Formule 1).
Ce parcours privilégiera « l’immersion et les dispositifs audiovisuels » pour mettre en contexte les véhicules exposés, dont une partie vient de dons de Richard Mille. Le musée espère attirer un public large au-delà des passionnés de sports mécaniques, notamment « les visiteurs réguliers de musées », précise Fabrice Bourrigaud, qui vise à terme une fréquentation de 300 000 visiteurs par an, en pariant sur « le potentiel touristique de la région du Mans, et la proximité de sites patrimoniaux comme l’abbaye royale et la Cité Plantagenêt ».
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Le musée dédié aux 24 Heures du Mans, profondément transformé
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°660 du 5 septembre 2025, avec le titre suivant : Le musée dédié aux 24 heures du Mans, profondément transformé









