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Le Musée de Grenoble va créer un fonds photo grâce à un mécénat

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 8 novembre 2021 - 517 mots

GRENOBLE

Le collectionneur Antoine de Galbert, originaire de Grenoble, va aider le musée de la ville à constituer une collection de photographies.

Grenoble. La photographie est le parent pauvre des collections du Musée de Grenoble. La suggestion de son directeur, Guy Tosatto, au collectionneur d’art et mécène Antoine de Galbert de créer un fonds photographique vise à lui donner une autre dimension. « Autant le Musée de Grenoble est célèbre pour ses collections de peinture, autant, pour la photographie, il ne l’est pas », constate Guy Tosatto. « Nous avons évidemment des photographies dans nos collections, mais sans qu’il y ait de cohérence, car il n’y a jamais vraiment eu la volonté de constituer une collection, ni de politique suivie dans ce sens. Certes, j’ai fait rentrer des photographies de mouvements artistiques tels celui de Düsseldorf ou d’artistes dont le médium n’est pas la spécialité première. Mais de photographies historiques par exemple, nous n’en avons pas. Aussi me semblait-il intéressant, non pas de constituer une collection encyclopédique – nous démarrons trop tard et de trop loin –, mais de passer par le regard singulier d’un collectionneur. Celui d’Antoine de Galbert me paraissait intéressant. » Et ce d’autant que Grenoble est sa ville natale et celle où est née sa passion pour l’art, comme le rappelait dernièrement l’exposition « Souvenirs de voyages », organisée en 2019 par le musée, six mois après la fermeture de la Maison rouge, espace d’exposition de la fondation d’art contemporain Galbert, à Paris.

Depuis, un fonds photographique se constitue au sein des collections du musée, alimenté « à la fois par des tirages issus de ma collection ou des achats de la fondation, menés en collaboration avec Guy Tossato, et avec pour fil conducteur, un état du monde », précise Antoine de Galbert qui, jusqu’à présent, n’avait rien donné au musée, ni peinture, ni installation.

Un mécénat au long cours

De ce fonds émergera donc le regard du collectionneur sur le monde et la création photographique. Les premiers tirages ou premières séries à avoir intégré le fonds expriment la grande diversité des approches et des écritures visuelles. De l’iconique Black Maria de Dorothea Lange (1955-1957) ou Four Veiled Women de Paul Strand (1962) à la non moins célèbre 132nd Ordinary Meeting of the Conference de Luc Delahaye (2004) : le spectre est large. Il comprend aussi des tirages de Charles Fréger, Éric Baudelaire ou Guillaume Herbaut et les séries au complet de Sparks de Wiktoria Wojciechowska ou de Virus d’Antoine d’Agata. Des tirages de différentes séries de Mathieu Pernot [voir ill.] comptent également parmi les premières pièces du fonds photographique.

Antoine de Galbert avait fait don, en 2017, de sa collection de coiffes et de costumes ethniques au Musée des Confluences à Lyon. Récemment deux pièces monumentales de sa collection sont entrées dans les collections du Centre Pompidou dont l’immense sculpture en terre cuite émaillée d’Elmar Trenkwalder, Tisch WVZ 150 (2000) actuellement présentée dans les collections permanentes du Musée national d’art moderne. Avec le Musée de Grenoble, le collectionneur noue toutefois un autre type de relation, un mécénat sur le long terme, précieux pour un établissement au budget d’acquisition plus que réduit.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°576 du 29 octobre 2021, avec le titre suivant : Le Musée de Grenoble va créer un fonds photo grâce à un mécénat

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