STRASBOURG
Installé dans trois bâtiments des XVIe et XVIIe siècles, le musée consacré à l’histoire locale rénove ses toitures et remanie son parcours de visite.

Strasbourg. La fermeture jusqu’en 2027 du Musée alsacien doit permettre de restaurer les toitures du musée, une tâche délicate selon Marie Pottecher. La conservatrice et cheffe d’établissement souligne que « les bâtiments sont typiques du parcellaire strasbourgeois ancien : en lanières, s’étirant en profondeur avec des cours intérieures bordées de galeries ». Après une première étape en 2007-2008 qui avait vu la mise aux normes de sécurité du musée, ces travaux de toiture d’un budget de 2,4 millions d’euros permettront de conserver l’esthétique du musée, dont deux des bâtiments sont inscrits au titre des monuments historiques. Parmi les contraintes techniques, figurent les complexités d’une architecture à pans de bois et le fait que les trois immeubles sont pris dans le bâti urbain. D’autres travaux plus modestes sont prévus mais le budget final n’a pas encore été communiqué. Pendant la fermeture, le musée va également remanier son parcours des collections, en cohérence avec le projet scientifique et culturel élaboré en 2023. Si le parcours n’a pas été modifié depuis de longues années, le Musée alsacien reste l’un des plus populaires de Strasbourg avec plus de 80 000 visiteurs accueillis en 2024.

Réparti sur 1 500 mètres carrés actuellement, le parcours permanent présente l’histoire de l’Alsace et de ses habitants par le biais de collections d’ethnographie régionale. Ces fonds comptent de nombreux objets d’artisanat local, des céramiques, des costumes et « tout ce qui a trait à la culture matérielle », précise Marie Pottecher. Le musée dispose d’une collection de pièces liées au judaïsme en Alsace, et également plusieurs fonds qui attestent des croyances religieuses, des rites et des pratiques populaires des Alsaciens. Enfin, les peintures sous verre et les arts graphiques constituent une part importante des collections, ainsi que les intérieurs reconstitués : le parcours propose ainsi « un cabinet d’alchimiste et l’intérieur d’un oratoire juif », indique la conservatrice. Le musée développe par ailleurs une politique d’acquisition d’œuvres contemporaines liées à l’Alsace (ainsi des séries de photographies de Charles Fréger), œuvres qui bénéficieront de plus de visibilité dans le futur parcours.
Ce dernier comporte quatre parties non chronologiques qui reflètent une réflexion sur l’identité alsacienne et un regard critique sur l’histoire locale. Des différentes communautés et minorités (juifs, tsiganes, protestants) aux guerres en passant par les traditions et les changements successifs de nationalité, le parcours se veut exhaustif. Des enquêtes-collectes viennent enrichir les collections en vue de la refonte du parcours, « pour une évolution vers un musée de société ». À noter, la mise en avant de certains thèmes sociaux, comme les rapports de genre ou la non-hiérarchisation des croyances (religions monothéistes et spiritualités populaires) : le discours se modernise et s’éloigne donc d’une approche ethnologique.
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Le Musée alsacien de Strasbourg ferme pour travaux
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°661 du 19 septembre 2025, avec le titre suivant : Le Musée alsacien de Strasbourg ferme pour travaux









