Rénovation

Le Mudo en entier

Par Margot Boutges · Le Journal des Arts

Le 30 décembre 2014 - 437 mots

Après 18 ans de fermeture partielle, le Musée départemental de l’Oise retrouve ses espaces permanents consacrés au XIXe siècle.

BEAUVAIS - Au début des années 1980, le Musée départemental de l’Oise (Mudo) s’installait au sein de l’ancien palais épiscopal qui jouxte la cathédrale de Beauvais. En 1997, son logis Renaissance était contraint de fermer ses portes au public pour cause de problèmes structurels. Dès lors, les espaces de présentation des collections ont été considérablement réduits : seuls le châtelet d’entrée (consacré à l’art ancien), un espace d’expositions temporaires et une importante politique de prêts ont permis de présenter une sélection des 30 000 œuvres conservées par l’institution. Le premier étage du logis Renaissance rouvrira enfin ses portes le 25 janvier avec des structures rénovées et un nouveau parcours consacré au XIXe siècle. En ce matin de la mi-décembre, la façade du XVIe siècle – aux ornementations gothiques flamboyantes – achève sa restauration sous la maîtrise d’œuvre de l’architecte en chef des monuments historiques Étienne Poncelet. Ce ravalement est la dernière étape d’un vaste chantier qui a notamment permis de consolider la tour de l’horloge, qui se désolidarisait du bâtiment.

Un écrin remis à neuf
À l’intérieur, l’accrochage est en cours. Les cimaises bleu ciel, parme ou framboise laissent apparaître quelques traces d’un lieu très transformé pour avoir tour à tour servi de préfecture et de palais de justice. Une horloge vérité surplombant l’ancienne salle de tribunal et une cheminée en marbre émergent de l’enveloppe du mur. Des panneaux amovibles attirent la curiosité. Dissimulant des peintures murales d’époque Louis XVI que le chantier est venu révéler sous un enduit, ils ne peuvent être actionnés que sur demande. Quelques œuvres habillant les présentoirs esquissent les premières lignes d’un parcours tantôt thématique – ainsi la salle consacrée à l’éclectisme scandée de bustes de style néo-gothique, néo-Renaissance ou néo-baroque signées Albert-Ernest Carrier-Belleuse ou César Ceribelli – tantôt centré sur la figure d’un artiste. Thomas Couture, l’enfant du pays, tiendra sans conteste le rôle-titre avec la présentation de L’enrôlement des volontaires, apologie Républicaine restée inachevée à l’avènement du second Empire. Cette toile mastodonte (neuf mètres de long sur cinq de large) longtemps roulée dans les réserves, achève présentement d’être restaurée grâce à un mécénat participatif.

Si les œuvres du XIXe siècle ont trouvé un écrin à leur mesure, celles du XXe devront encore attendre pour bénéficier d’espaces d’exposition au deuxième étage, désormais desservi par un ascenseur comme le reste du bâtiment. Rien n’est encore programmé et ces travaux risquent fort de se faire attendre. Les réserves externalisées, qui ne seront pas livrées avant un an, ont pris pour leur part beaucoup de retard.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°426 du 2 janvier 2015, avec le titre suivant : Le Mudo en entier

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