Spécial Covid-19 - Société

Le Mobilier national va soutenir l'artisanat d'art et le design

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 30 avril 2020 - 386 mots

FRANCE

Le Mobilier national a annoncé jeudi un plan ambitieux d'aide à ses partenaires, les métiers de l'artisanat d'art et du design, très fragilisés par la crise économique résultant du confinement.

Atelier de teinture du Mobilier national. © Photo Isabelle Bideau, 2018
Atelier de teinture du Mobilier national.

L'illustre institution installée aux Gobelins, qui crée, conserve et restaure tapisseries, tapis et mobilier depuis le XVIIe siècle, et avait été épinglée l'an dernier par la Cour des comptes pour ses méthodes vieillottes et peu rentables, se sent "au cœur d'un écosystème particulièrement fragilisé", explique-t-elle dans un communiqué.

Avec près de 500 partenaires -artisans d'art, fabricants, éditeurs, designers, créateurs, architectes d'intérieur-, le Mobilier national n'est pas uniquement "un gardien du Temple" mais "un acteur de la reconstruction de notre modèle social", note son directeur Hervé Lemoine, qui œuvre à l'aggiornamento du Mobilier national.

Le plan, doté de 500 000 euros, doit aider notamment le design, secteur d'avenir, créateur d'emplois durables et "préserver des métiers manuels, porteurs de valeurs souvent recherchées pour de possibles reconversions", selon le communiqué.

Une commission acquièrera des œuvres d'artistes et designers de la scène française (cartons de tapisserie, maquettes de design mobilier). Elles serviront à produire des prototypes au sein de l'Atelier de Recherche et de Création, ou à tisser des tapisseries dans les manufactures des Gobelins, de Beauvais ou de la Savonnerie. Les œuvres réalisées dans les ateliers entreront dans les collections du Mobilier.

Les "royalties" obtenus en 2020 par l'édition de meubles seront intégralement réinvestis en faveur de la jeune garde du design. Le plan prévoit aussi l'acquisition de mobiliers de designers contemporains auprès d'éditeurs et de galeries françaises.

Une campagne de restauration de la collection de mobiliers des années 1930 à 1950, la première de France, sera par ailleurs lancée. Elle sera confiée aux ébénistes, tapissiers en siège, doreurs, bronziers, lustriers, horlogers, restaurateurs textiles qui maillent le territoire. Le Mobilier national doublera ainsi ses commandes à son réseau de sous-traitants.

Le plan entend par ailleurs aider les circuits courts, en développant une production de tapisserie et de tapis intègrant progressivement les laines venant des troupeaux français.

Enfin, une vente aux enchères de mobiliers "déclassés" -sortis du domaine public, n'ayant plus de valeur d'usage ni patrimoniale- sera organisée à l'automne, lors des Journées européennes du patrimoine. Ses bénéfices seront reversés à la Fondation Hôpitaux de Paris - Hôpitaux de France.

Cet article a été publié par l'AFP le 30 avril 2020.
 

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