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Le Getty Museum appelé à restituer un fragment de fresque pompéienne  

Par Julie Goy, correspondante en Espagne · lejournaldesarts.fr

Le 24 mars 2022 - 372 mots

LOS ANGELES / ÉTATS-UNIS

Plusieurs archéologues soulignent le lien entre l’objet et le marchand américain Robert Hecht, accusé de trafic d’antiquités. 

Fragment de fresque romaine représentant une femme au balcon, 60 x 45 x 3 cm. © J. Paul Getty Museum
Fragment de fresque romaine représentant une femme au balcon, 60 x 45 x 3 cm.
© J. Paul Getty Museum

Un fragment de fresque romaine conservé au J. Paul Getty Museum de Los Angeles aurait été volé par le marchand controversé Robert Hecht en Italie : c’est ce qu’affirme le professeur Christos Tsirogiannis, archéologue et expert en antiquités pillées, qui en demande la restitution. Le fragment pourrait provenir de Pompéi. 

Le morceau de fresque représente une jeune femme regardant depuis un balcon, vêtue d’une tunique ample et buvant dans une tasse tenue dans sa main droite. L’expert a reconnu ce fragment sur une photographie, parmi d’autres antiquités dérobées par Hecht, saisies par la police en 2001. « C’est une rare représentation provenant de la région du Vésuve, probablement de l’une des villas couvertes de cendres suite à l’éruption », a déclaré Tsirogiannis. 

L’archéologue reconnu de Cambridge, Lord Renfrew, avait déjà souligné la « provenance inconnue » du fragment en 2000. Il appelle lui aussi le Getty Museum à le rendre, précisant à The Observer qu’« une provenance doit remonter au début du siècle pour avoir une quelconque valeur », ce qui n’est pas le cas de l’objet. 

Le morceau de fresque avait été donné au Getty Museum par un collectionneur privé en 1996, qui avait lui-même acquis l’objet en 1987 auprès d’une relation de Robert Hecht, décédé en 2012). « Des dizaines d’antiquités de la même collection privée ont déjà été restituées par le Getty à l’Italie », indique Tsirogiannis. 

Un long procès avait opposé le Getty Museum à l’Italie concernant des antiquités potentiellement pillées, conservées dans ses collections. Son ancienne conservatrice des antiquités, Marion True, avait été inculpée avec Robert Hecht en 2005, accusée d’avoir fait partie d’un réseau d’antiquités volées. « Getty recherche en permanence le contexte et la provenance des objets de sa collection », a récemment déclaré un porte-parole du musée. « Nous renvoyons les objets dans leur pays d’origine ou de découverte lorsque la recherche indique que cela est justifié », a-t-il ajouté. 

Les recherches de Tsirogiannis ont permis le rapatriement de plus de 1 580 antiquités, notamment celui de deux grands vases liés au trafic de Robert Hecht, restitués à l’Italie en 2012, et plus récemment celui d’un casque romain qui devait être mis en vente chez Christie’s New York en avril prochain.
 

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