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Le fonds de dotation du Louvre prend du poids

Par Jean-Christophe Castelain · lejournaldesarts.fr

Le 4 décembre 2019 - 406 mots

PARIS

Grâce à la bonne performance de son fonds de 250 millions d’euros, le Louvre commence à encaisser des montants significatifs.

Pavillon Richelieu du Musée du Louvre. © Photo Fred Romero, 2016
Pavillon Richelieu du Musée du Louvre.
Photo Fred Romero, 2016

Dix ans après sa création, le Fonds de dotation du Musée du Louvre verse au musée un peu plus que de simples recettes de poche. Depuis 2016, le musée encaisse en moyenne 6 millions d’euros par an. Cela reste encore faible (4 % de ses recettes propres) par rapport aux 87 millions d’euros de la billetterie, mais cela commence à compter.

Le fonds est aujourd’hui riche de 250 millions d’euros alimenté par le contrat du Louvre Abou Dhabi (pour 170 M€), par des dons et legs de mécènes (27 M€) et par les produits financiers qui ont été capitalisés soit rien de moins que 50 M€. Une jolie somme !

Grâce à une gestion très offensive (on dit « dynamique » dans le milieu financier), la performance annuelle a été en effet en moyenne de 5,75 % chaque année depuis sa création avec même une pointe à 12,5 % en 2019.  Ce rendement dans un marché où certains taux sont négatifs s’explique, selon Philippe Gaboriau, le directeur général du fonds par des placements réussis en bourse (40 % du capital) et des prises de risque payantes comme l’achat de dettes de pays émergents (10 % du portefeuille).

« C’est plus compliqué qu’il y a 10 ans quand les taux d’emprunt d’Etat étaient encore de 5 %, explique-t-il, mais grâce à la nature du fonds qui nous permet de faire des placements sur le long terme, nous pouvons prendre des risques ».

Des risques assumés par cet ancien étudiant en agronomie qui « ne se voyait pas travailler dans l’agro-alimentaire » et s’est reconverti dans la finance avant de prendre la direction en 2014 du fonds de dotation du Louvre.

Des prises de risque confortées également par des perspectives favorables. Le contrat avec Abou Dhabi doit encore apporter 200 millions dont 50 dans 3 ans et les objectifs qui lui ont été assignés sont raisonnables. « On me demande un rendement de 5 % par an pour en verser 3 % au Louvre et 2 % au fonds ».

De quoi largement distancer à terme l’autre fonds de dotation important en France, celui de la Fondation François Sommer (estimé par Le Journal des Arts entre 200 et 300 millions d’euros), mais encore loin de celui du MET de New York avec ses 2,5 milliards de dollars.
 

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