Musée

La modernisation du musée prend son temps

GENÈVE / SUISSE

Si le nouveau MAH est inauguré en 2029, il se sera écoulé plus de trente ans depuis le projet architectural – abandonné – de Jean Nouvel..

Architecture. Les limites du bâtiment muséal élevé en 1910 – ses collections à l’étroit et la vétusté des installations techniques en particulier – avaient été identifiées depuis des décennies avant de faire l’objet, en 1998, d’un appel à projets lancé par la Ville de Genève. Retenu pour son projet de réhabilitation et d’agrandissement du Musée d’art et d’histoire (MAH), chiffré à 140 millions de francs suisses (126 M€), l’architecte français Jean Nouvel proposait un aménagement ambitieux de la cour intérieure (avec l’ajout d’une structure de verre et d’acier) et la surélévation du bâtiment originel. Soumis à référendum, le projet avait été rejeté lors d’une votation populaire en février 2016 après une campagne virulente menée, en particulier, au nom de la défense du patrimoine.

Prenant appui sur une nouvelle mouture rendue publique en 2018, le projet actuel de transformation du MAH en « campus muséal » tente de remédier à ses faiblesses sous le motto« un musée, une collection, une équipe ». Au cœur de cet ensemble, le bâtiment historique, situé rue Charles-Galland, servira de maison mère à toutes les collections – y compris celles de la Maison Tavel ou du Musée Rath dispersées dans la ville.

Alors que le projet Nouvel avait suscité une levée de boucliers de la part des associations de protection du patrimoine, le nouveau projet se veut consensuel. Pour Marc-Olivier Wahler, pas de grand geste architectural au programme : « L’idée, c’est de retrouver la valeur d’origine du bâtiment de 1910 et d’insérer le musée dans le tissu urbain. » L’agrandissement de la surface du musée, un point central du projet, se fera par l’annexion des 3 000 mètres carrés des locaux adjacents laissés vacants par la Head (Haute École d’art et de design).

Un diagnostic technique réalisé cet automne évoque la possibilité d’adjoindre plusieurs milliers de mètres carrés supplémentaires par le creusement du sous-sol afin de dégager des espaces pour des expositions temporaires et des activités de médiation culturelle. Le calendrier du projet n’a été pour le moment que peu modifié par la pandémie : en automne 2021, le concours d’architecture serait lancé pour un début des travaux planifié en 2024-2025 et une inauguration en 2029.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°555 du 13 novembre 2020, avec le titre suivant : La modernisation du musée prend son temps

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