La coûteuse restauration de la cathédrale de Dax

Dax (Landes). C’est un chantier à la fois long et dispendieux que prévoit de mener la petite commune de Dax. Si elle ne se trouve pas dans un état critique, sa cathédrale nécessite cependant une rénovation en profondeur. L’édifice actuel, construit entre le milieu du XVIIe et la fin du XIXe siècle, n’a jamais fait l’objet d’une campagne de restauration globale, si ce n’est quelques interventions sporadiques par le passé. Or les signes de dégradation s’accumulent : infiltrations d’eau par la toiture, déformation de la charpente, fissures dans les murs, nombreux vitraux cassés dont la rosace occidentale… L’humidité persistante a également détérioré les décors intérieurs peints, les voûtes et le mobilier, tandis qu’un filet de protection a dû être installé pour prévenir le risque de chutes de pierres.

Pour déterminer les travaux à réaliser et établir des priorités, une première expertise avait été menée en 2023 par Richard Duplat, architecte en chef des Monuments historiques. Le devis s’est alors révélé bien plus lourd que prévu : le montant global de la restauration est estimé à 23,9 millions d’euros. Une somme colossale pour cette commune d’à peine 22 000 habitants, dont le budget annuel d’investissement se situe entre 7 et 9 millions d’euros. Pour parer au plus pressé, la Ville a pour l’heure voté le lancement de travaux d’urgence chiffrés à 300 000 euros, qui seront engagés au cours de l’année et porteront essentiellement sur l’entretien de la toiture et l’amélioration de la protection anti-incendie. « Ces travaux permettront la pose d’instrumentation pour le suivi des fissures. Et en complément, il y aura des observations des variations de température à l’intérieur de la cathédrale pour voir si son système de chauffage ne provoque pas la dégradation des décorations intérieures »,a précisé Alexis Arras, adjoint au maire chargé de l’urbanisme, lors du conseil municipal du 5 décembre 2024. Le tout pour poser les bases d’un chantier de bien plus grande ampleur, qui risque d’être difficile de mener à son terme.

De fait, le projet semble parti pour s’étendre sur plusieurs mandats. « C’est un chantier incontournable, qui prendra au moins une décennie si l’on veut conserver ce bâtiment emblématique de notre ville, soutient Alexis Arras. Il se fera en plusieurs tranches, en fonction de la disponibilité des crédits. » La cathédrale étant classée monument historique depuis 1946, la Ville peut à ce titre prétendre à une aide de l’État, dont elle espère un financement à hauteur de 50 %. Pour tenter de boucler ce budget important, elle sollicite également des subventions auprès des collectivités territoriales (Région et Département) et compte lancer un appel aux dons via la Fondation du patrimoine, comme elle l’avait fait pour la restauration de sa basilique gallo-romaine – certes, bien moins coûteuse (environ 1 million d’euros) – qui s’est achevée l’été dernier.