Château - Nomination

Jean d’Haussonville, directeur général du Domaine national de Chambord

Par Francine Guillou · Le Journal des Arts

Le 19 janvier 2018 - 530 mots

CHAMBORD

Un diplomate à la tête de Chambord, le château au million de visiteurs.

1968  Naissance à Paris. Étudiant à Sciences-Po Paris, puis à Paris-Dauphine, Jean d’Haussonville sort de l’ENA en 1995, une carrière feutrée et distinguée dans la diplomatie déjà toute tracée pour ce jeune homme bien né. Pendant quatre ans, il est le représentant de la France dans des groupes d’experts à l’OTAN, puis aux Affaires européennes durant les négociations d’une Europe à 27 membres. Pourtant, Jean d’Haussonville aspire à autre chose : « Je me suis rendu compte que je m’ennuyais dans les négociations. J’avais besoin d’esthétique, de beauté », explique-t-il.

2004  Le diplomate intègre le cabinet de Renaud Donnedieu de Vabres au ministère de la Culture. Là, ses qualités de négociateur vont être pleinement employées : la France est en pourparlers avec l’émirat d’Abou Dhabi pour créer une antenne du Louvre aux Émirats arabes unis. « Le dossier était une priorité. Le Louvre d’Abou Dhabi est une fierté pour la France, réunissant tout ce pour quoi je travaille : le rayonnement de la France, la part de rêve et d’utopie, et un aspect économique très concret », confie Jean d’Haussonville, heureux d’avoir pu contribuer à son élaboration. « Le Louvre d’Abou Dhabi est une suite d’équipes et de politiques, dans une continuité républicaine peu courante. » Selon lui, le projet est la preuve que l’« on peut promouvoir la culture française, en garantissant son financement, sans perdre son âme ». Les accords sont signés en 2007, et l’homme part remettre de l’ordre dans les Instituts français d’Allemagne : « une expérience de gestion très concrète » qui le prépare à prendre la tête de Chambord.

2010  Le 1er janvier, Jean d’Haussonville est nommé à la tête du Domaine national de Chambord par le président Nicolas Sarkozy. « Ma préoccupation est de faire changer la perception de Chambord », explique le directeur. De sa carrière de diplomate, il garde cette vision internationale qui le pousse à multiplier les partenariats à l’étranger : l’Italie, l’Europe, l’Inde et surtout la Chine, vers laquelle il se tourne à présent. Et il modernise l’offre commerciale du domaine en reprenant la main sur les concessions commerciales. Reconduit par le président François Hollande en 2014, le directeur voit avec effroi la crue de 2016 dévaster le site : « Chambord est devenu un des symboles des inondations qui ont frappé la France, générant paradoxalement un investissement de notoriété pour le château. » La restauration des jardins à la française devient une priorité pour les équipes.

2017  « Je suis en année de récolte », admet Jean d’Haussonville. Avec la réouverture des jardins à la française au printemps, le château a passé le cap du million de visiteurs. En 2019, le monument fêtera ses 500 ans, et le directeur s’est fixé une nouvelle mission, « faire établir et reconnaître la part que [Chambord] doit à Léonard de Vinci : Une chose est certaine : nous sommes en présence du programme architectural de Léonard. On croit connaître Chambord, mais on oublie que c’est une œuvre d’art de génie ! » L’enthousiasme est non feint pour le « génie des lieux », quand la volonté est de faire de Chambord, classé patrimoine mondial par l’Unesco en 1981, l’instrument du rayonnement de la France. Pour l’instant, ses succès lui donnent raison.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°493 du 19 janvier 2018, avec le titre suivant : Jean d’Haussonville, directeur général du Domaine national de Chambord : Un diplomate À la tÊte de Chambord, le chÂteau au million de visiteurs

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