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ENTRETIEN

Jack Lang : « L’IMA doit rester libre dans ses choix »

Président de l’Institut du monde arabe, à Paris

Par Olympe Lemut · Le Journal des Arts

Le 16 avril 2020 - 412 mots

PARIS

L’ancien ministre de la Culture a été renouvelé le 6 mars à l’unanimité pour un troisième mandat à la présidence de l’Institut du monde arabe.

Jack Lang, Président de l'Institut du Monde Arabe (IMA) © Photo Christophe Marmara.
Jack Lang, Président de l'Institut du Monde Arabe
© Photo Christophe Marmara
Comment fonctionne actuellement l’IMA dans le contexte de la crise du coronavirus ?

Une partie de nos équipes travaille à décaler et reporter les événements. Pour l’heure, l’exposition « Divas arabes. D’Oum Kalthoum à Dalida » (dont l’ouverture était prévue initialement début avril) est décalée au mois de juin, car nous pouvons l’assumer. Côté actions culturelles, nous avons dû annuler le Printemps de la danse (prévu en mars et avril). Pendant la fermeture, le site Internet va évoluer, et nous allons référencer nos contenus sous le label créé par le ministère de la Culture (#Culturecheznous).

Quelle est aujourd’hui la situation financière de l’IMA, et sa marge de manœuvre ?

Quand j’ai été nommé à la tête de l’IMA, en 2013, j’ai souhaité mettre fin à une situation d’incertitude budgétaire, qui mettait en péril l’indépendance de l’Institut. Depuis quelques années, nous avons fait des économies et augmenté nos ressources propres grâce au mécénat et aux expositions qui ont rencontré un certain succès. Il y a aussi les contributions que je peux arracher aux États arabes. Cela permet de financer les autres activités gratuites. Et, depuis plusieurs années, les comptes de l’IMA sont à l’équilibre. Par ailleurs je me suis battu pour que la subvention (13 millions d’euros par an) du Quai d’Orsay soit préservée alors même que le ministère [de l’Europe et des Affaires étrangères] fait face à des contraintes budgétaires. L’Institut doit rester libre dans ses choix, et c’est pour cela que les États arabes n’apportent plus aucun financement pour son fonctionnement. Mon prédécesseur a proposé de verser les contributions à un fonds de dotation (30 M€), qui rapporte un million d’euros par an. Et c’est beaucoup mieux ainsi, aujourd’hui la direction artistique et culturelle de l’Institut est libre.

En quel état se trouve le bâtiment, et où en sont les travaux d’aménagement, de même que ceux du musée ?

Les travaux ne sont engagés que lorsque j’ai obtenu des crédits de la part d’organismes ou d’États. Concernant la rénovation du musée de l’IMA, nous donnerons le feu vert à cela lorsque nous aurons réuni les crédits. Et les travaux de rénovation de la médiathèque sont terminés (depuis 2017), ils sont bouclés grâce aux contributions du Koweït et du Qatar. Le bâtiment lui-même a vieilli bien sûr, mais plutôt mieux que d’autres institutions si je peux me permettre !

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°543 du 10 avril 2020, avec le titre suivant : Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe, à Paris : « L’IMA doit rester libre dans ses choix »

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