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Des conservateurs s’opposent à la vente d’œuvres du Newark Museum of Art

Par Charles Roumégou · lejournaldesarts.fr

Le 11 mai 2021 - 315 mots

NEWARK / ETATS-UNIS

Le musée américain met en vente 17 œuvres dont une peinture de Thomas Cole considérée comme une icone des collections. 

Thomas Cole (1801-1848), L'Arc de Néron, 1846, huile sur toile, 153 x 122 cm. collection Newark Museum © The Athenaeum
Thomas Cole (1801-1848), L'Arc de Néron, 1846, huile sur toile, 153 x 122 cm. collection Newark Museum.

Dans une lettre ouverte datée du 7 mai dernier, soixante conservateurs et historiens demandent à Linda Harrison, directrice du Newark Museum of Art (New Jersey), l’arrêt de la vente prochaine (le 19 mai) chez Sotheby’s, de dix-sept œuvres d’art issues des collections. Le musée doit en effet trouver des ressources pour combler son déficit d’exploitation, évalué à six millions de dollars. 

« En liquidant [ces œuvres], vous et vos administrateurs faites un tort irréparable à votre musée d'art à l'histoire de l'art et de l'histoire américaine », s’insurgent les signataires dont plusieurs anciens employés de l’institution muséale. 

Parmi les dix-sept œuvres proposées à la vente, figurent notamment des toiles de Mary Cassatt, Thomas Eakins ou Georgia O'Keeffe. La désaliénation d’une peinture de Thomas Cole - fondateur de la Hudson River School, premier mouvement artistique majeur des États-Unis - cristallise les inquiétudes des pétitionnaires : L’Arc de Néron (1846), une allégorie de la fragilité de la démocratie américaine, présentée comme « une icône de cette institution depuis son acquisition dans les années 1950 » par William L. Coleman, signataire de la lettre et conservateur du Newark Museum of Art de 2017 à 2019, sur son compte Instagram. L’œuvre est estimée par Sotheby’s entre 500 000 et 700 000 dollars. 

Le Newark Museum of Art inscrit ses pas dans ceux du Brooklyn Museum qui, en octobre dernier, a été la première grande institution muséale américain à profiter de l’assouplissement temporaire des règles de désaliénation des collections. Confronté à d’importantes difficultés financières, le musée s’était séparé de douze de ses œuvres d’art dont certaines de Claude Monet, Helen Frankenthaler ou Lucas Cranach. La direction du Metropolitain Museum de New York (MET), qui accuse un déficit budgétaire de près de 150 millions de dollars du fait de la crise sanitaire, y songe également depuis février. 
 

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