La Ville a racheté les bains Pommer, d’anciens bains publics restés longtemps fermés, restaurés dans leur jus.

Avignon. La préfecture du Vaucluse vient de rouvrir un lieu niché en son cœur à deux pas des remparts et qui appartient à la mémoire intime de ses habitants : les bains Pommer. Son histoire commence à la fin du XIXe siècle, lorsque Auguste Claude Pommer fait construire un immeuble spécifiquement conçu pour accueillir des bains publics. Durant près d’un demi-siècle, ceux-ci ont permis à des milliers d’Avignonnais, plutôt aisés, de se laver dans une ambiance propice aux tractations de toutes sortes. Fermé en 1972, le bâtiment sombre dans l’oubli, entre occupations sauvages et projets avortés de réhabilitation, jusqu’à sa vente à la Ville par l’arrière-petite-fille du fondateur en 2017 pour 1,5 million d’euros. Il avait été classé au titre des monuments historiques en 1992.

Le chantier de restauration a duré trois ans. Il a consisté à restaurer les façades et la verrière, aménager un accès pour les personnes à mobilité réduite et mettre aux normes les installations électriques. La réhabilitation du site a coûté 6,7 millions d’euros financés à 65 % par la Ville et le reste par l’État et le Département.
Les architectes ont fait en sorte que le site reste dans son jus, ce qui fait tout le charme de la visite (gratuite). Le circuit commence par les espaces techniques (chaudières à charbon, pompage de l’eau…) avant de déboucher dans l’atrium de style Belle Époque avec sa grande verrière et son pouf au milieu où les clients attendaient que l’une des cabines qui ceinturent l’atrium se libère. À l’étage se trouvent d’autres cabines ainsi qu’un accès au logement privé de la famille Pommer. Tout en haut sont encore conservées les grandes cuves qui servaient de réserve d’eau froide ainsi que le lavoir et la terrasse pour faire sécher le linge.
Seule nouveauté par rapport aux installations qui semblent ne pas avoir changé en l’espace de cent ans, l’intervention de Jean-Michel Othoniel sous la forme de petites fontaines de verre roses et dorées installées dans plusieurs cabines. Le « Musée de l’hygiène », ainsi que les Bains se dénomment aussi (appellation non définitive), figure dans le parcours des lieux de la ville où sont disséminées les œuvres de l’artiste jusqu’en janvier 2026.

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Avignon rouvre ses bains Belle Époque
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°661 du 19 septembre 2025, avec le titre suivant : Avignon rouvre ses bains Belle Époque









