Fréquentation - Musée

Au Louvre, la fièvre du samedi soir

Par Francine Guillou · Le Journal des Arts

Le 27 janvier 2019 - 539 mots

PARIS

Le musée expérimente en 2019 un nouveau créneau de gratuité, le premier samedi du mois, de 18 heures à 21 h 45. L’objectif est d’attirer le public parisien « éloigné ». Retour sur la nocturne du 5 janvier.

Des visiteurs devant <em>La Joconde</em> au Louvre
Des visiteurs devant La Joconde au Louvre

Paris. Des files d’attente s’étirant tout autour de la pyramide et un horaire d’entrée repoussé à 19 h 30 : pour la première édition de la nocturne gratuite du samedi soir, les visiteurs ont sans conteste répondu présent. Selon les premiers chiffres du musée, environ 13 00 personnes ont assisté à cette nocturne, de 18 heures à 21 h 45, venue remplacer la traditionnelle gratuité du premier dimanche du mois.

« Nous étions très contents de voir que le public était au rendez-vous ! » commente Anne-Laure Béatrix. L’administratrice générale adjointe du Musée du Louvre dresse un premier bilan de la soirée du 5 janvier : « La date n’était pas évidente, nous étions encore en période de vacances scolaires. » Prévenant : « Nous sommes dans une année d’expérimentation, nous allons tester et nous adapter d’un samedi sur l’autre. »

Cette première nocturne proposait la visite libre des ailes Denon et Sully, et l’entrée sur réservation aux activités se déroulant dans l’aile Richelieu. Non sans quelques « bugs ».Plusieurs personnes, ne comprenant pas le système de réservation mis en place sur le réseau social Facebook pour la soirée, ont pensé à tort être inscrites. Or le nombre d’entrées, limitées à 3 000, avaient toutes été distribuées en une heure dès l’ouverture de la page du site. « Les réservations Facebook seront plus claires et nous allons augmenter la jauge », plaide Anne-Laure Béatrix. Dans le même temps, environ la moitié des inscrits se sont présentés au musée le soir prévu. Si des études qualitatives et quantitatives vont être menées tout au long de l’année sur les publics de cette nouvelle nocturne, la direction a une idée sur le profil des visiteurs : les groupes mis à part, la présence des Franciliens et des Parisiens domine, selon les premières remontées des agents d’accueil.

Attirer le public parisien éloigné du Louvre : c’est l’objectif du déport de la gratuité du dimanche au samedi soir. Inaugurée en 1996, la gratuité du Louvre le premier dimanche de chaque mois avait été supprimée en 2014 d’avril à septembre (période de forte affluence touristique). À l’époque, dans sa réponse à la question d’un sénateur, le ministère de la Culture arguait : « Les études effectuées auprès des publics ont révélé que le nombre des primo-visiteurs était en forte baisse lors de ces “dimanches gratuits”, tandis que la fréquentation des visiteurs étrangers […] augmentait considérablement, en particulier à l’initiative des agences touristiques profitant de cet effet d’aubaine pour organiser un grand nombre de visites à ces dates. » Conséquence, les Parisiens et Franciliens fuyaient les salles. La situation perdurant, le Louvre a décidé de la fin de la gratuité du premier dimanche du mois – laquelle ne remet pas en cause celle du Musée Delacroix « où elle fonctionne très bien », relève Anne-Laure Béatrix. La gratuité reste également au fondement de la galerie du Temps au Louvre-Lens (Pas-de-Calais), indique le musée.

« 10 millions de visiteurs, c’est formidable, mais il faut que l’on invente des moments où les Parisiens se sentent chez eux », justifie encore Anne-Laure Béatrix. Prochain rendez-vous : le 2 février.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°515 du 18 janvier 2019, avec le titre suivant : Au Louvre, la fièvre du samedi soir

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