Un marché en pointillé

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 30 octobre 2012 - 337 mots

Comment se porte le marché de l’art ? La question est rituelle en cette saison de foires et peut agacer certains de nos lecteurs qui peuvent légitimement nous reprocher de trop parler d’argent et pas assez de création ou de patrimoine. Mais aujourd’hui, comme hier d’ailleurs, l’un ne va pas sans l’autre comme l’a bien montré le récent débat, provisoirement enterré sur l’impôt de solidarité sur la fortune et les œuvres d’art. Les artistes ont besoin d’acheteurs pour continuer à créer, les musées ont besoin de donateurs pour enrichir leurs collections tandis que les centres d’art ont de plus en plus recours aux galeries pour monter leurs expositions. Si fort heureusement, cet « écosystème » n’est pas synchrone, il y a ainsi toujours des expositions d’art, même quand le marché de l’art pique du nez, un ralentissement des transactions a toujours des conséquences un jour ou l’autre. Donc comment se porte le marché ? Raisonnablement bien pour le haut de gamme. Aux dires des grands antiquaires de la dernière Biennale ou des grands galeristes de la Fiac ou de Frieze, le commerce a été actif. Ce n’est plus un scoop, depuis plusieurs années maintenant les ultra riches, qui voient dans l’art un marqueur social tout autant qu’un bon placement, sont épargnés par la crise économique mondiale. C’est plus difficile pour les autres. Les premiers indicateurs connus pour le premier semestre 2012 sont négatifs. Sotheby’s monde a annoncé une baisse de 16 % de ses revenus. Selon Artprice, les ventes aux enchères d’art contemporain ont diminué de 12 %. En France, le produit des ventes des dix premières maisons de ventes est en retrait de 11 % par rapport à l’an dernier. En off, galeristes et antiquaires de taille moyenne admettent que ce n’est pas l’euphorie. Il faudra donc suivre attentivement les ventes en novembre de New York et Hongkong en art impressionniste, moderne et contemporain, qui représentaient l’an dernier près d’1,5 milliard d’euros. Elles seules pourront inverser les chiffres du premier semestre ou confirmer la morosité naissante.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°378 du 2 novembre 2012, avec le titre suivant : Un marché en pointillé

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