Musée - Politique

Sept sur sept

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 28 octobre 2014 - 344 mots

François Hollande a rappelé lors de l’inauguration du Musée Picasso son souhait que les grands musées soient ouverts sept jours sur sept, une décision actée dans le projet de loi de finances 2015. 

François Hollande va ainsi plus loin que le rapport Attali « sur la libération de la croissance française » de 2008 qui préconisait « d’adapter les horaires d’ouverture des musées et monuments en soirée ». L’esprit est le même, il s’agit de « favoriser la consommation touristique dans les villes ». Ces deux mesures sont complémentaires et tombent sous le sens. La tour Eiffel et l’arc de triomphe de l’Étoile sont ouverts tous les jours, et les touristes – et tous les autres – sont agacés de tomber sur des portes closes le lundi au Musée d’Orsay ou au château de Versailles, le mardi au Louvre et qu’on les pousse vers la sortie ailleurs à partir de 17h30 le reste de la semaine. Dans la compétition entre les villes touristiques, Paris n’est pas démunie d’arguments, mais il serait imprudent qu’elle se repose sur ses lauriers. Cet élargissement des horaires, qui va requérir du personnel supplémentaire est l’occasion de se poser la question du statut de ces agents et de l’opportunité d’externaliser cette activité. Rien en effet ne justifie que ces postes soient nécessairement confiés à des fonctionnaires. L’argument de la sécurité ne tient pas. Comme nous le rappelions il y a peu, c’est au Musée d’art moderne de la Ville de Paris qu’ont été dérobées plusieurs toiles de maître et ce sont des agents municipaux du Musée Cantini à Marseille qui organisaient une double billetterie. En revanche, le Musée du quai Branly, qui sous-traite depuis le début cette fonction, ne déplore aucune malversation. La cour des comptes devrait se pencher sur le sujet, mettre à plat tous les chiffres, notamment ceux des taux d’absentéisme dans les musées publics qui ne sont jamais communiqués et établir une comparaison public-privé dont le privé sortirait sans doute gagnant. Des créations d’emplois couplées à des économies sur les dépenses publiques, voilà un autre bénéfice du 7j/7.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°422 du 31 octobre 2014, avec le titre suivant : Sept sur sept

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