Les mémoires d'Anne Tronche

« Les souvenirs, chacun en a, et il est de bon ton de ne pas imposer les siens aux autres. Cependant, écrit l’auteur, en repensant à ces années qui furent pour moi celles des premières découvertes, je mesure à quel point certaines rencontres furent déterminantes, pour mes choix d’écriture comme pour ma façon dont j’ai conçu ma relation à la critique d’art. » Anne Tronche a donc décidé de puiser dans sa mémoire pour rédiger une succession de courtes monographies construites à partir d’anecdotes sur le mode du : « Je me souviens de ses broderies sur tissu » (à propos d’Annette Messager). L’auteur rapporte ainsi sa deuxième rencontre avec Dado lorsqu’« il surgit, le cheveux en bataille, les vêtements sombres  balafrés de couleurs multiples » et rappelle plus loin ce qui l’avait séduite dans l’œuvre de Ljuba, artiste yougoslave tombé dans l’oubli depuis ces années : cette « conscience d’avoir à conduire une mission vis-à-vis de l’histoire des idées ». Ainsi passent par le tamis de ses souvenirs : Dietman, Raynaud, Dubuffet, Carl Andre, Monory, Pol Bury, Takis, Sanejouand…

Jean-Michel Sanejouand, artiste « éclaireur » des années 1960, dont Anne Tronche signe en parallèle le texte du catalogue monographique édité à la suite de l’exposition « Rétrospectivement... » au Frac des Pays de la Loire. Un texte d’historienne cette fois, pour un livre important dont la qualité d’impression des nombreuses reproductions n’est malheureusement pas à la hauteur.