L’amour bête est méchant

Par James Benoit · L'ŒIL

Le 17 mars 2017 - 143 mots

LITTERATURE - Émouvant et lumineux, le poème de Marie Ndiaye murmure une puissante mélopée de désamour, d’une grande justesse, d’une belle humanité.

Ses stances alignées se répètent, se reflètent, se ratures et se réécrivent à la manière d’une pensée qui accoucherait à l’esprit, vivante et spontanée. Tendre et sinueux, le chant conte les sentiers intérieurs que parcourt la conscience éprise d’un désir amoureux lorsqu’il devient soudain la proie facile de la rage délicate d’être soi et des quêtes amères de l’indépendance vitale. Dramatique et contemporain. Vingt-huit gouaches de bêtes éclatantes de couleur et de vie, par Dominique Zehrfuss, l’accompagnent en contrepoint. Elles font autant d’états d’âme, de pulsions d’une animalité toute naturelle. Bestiaire habité des paysages intérieurs que l’être traverse, qu’il reconnaît et dont il se détache, personnel et universel, jusqu’au souvenir de n’être pas seul, et l’épreuve surprenante d’un retour en amour.

Marie Ndiaye & Dominique Zehrfuss, Vingt-huit bêtes : un chant d’amour, Gallimard, 64 p., 28 ill., 18,50 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°700 du 1 avril 2017, avec le titre suivant : L’amour bête est méchant

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