Image de pierre : la Tunisie en mosaïque

Trois grandes écoles marquent l’histoire de cet art du pavement entre le IIe et le VIe siècle. L’école de la Byzacène côtière domine la mosaïque africaine jusqu’au milieu du iiie siècle, très orientée sur les sujets mythologiques – en particulier la figure de Bacchus –, dans un style se rattachant à la tradition hellénistique. L’école de la Proconsulaire, principalement à Carthage à partir du IIIe siècle, privilégie la représentation de scènes de la vie quotidienne africaine, les jeux du cirque, les chasses, et développe un style géométrique et floral qui va inspirer les autres provinces de l’Empire romain au cours du IVe siècle. Puis vient l’école de la Byzacène intérieure, plus tardive, aux Ve et VIe siècles. Après l’étude de ces courants, l’ouvrage se penche sur les principales collections tunisiennes, l’essentiel de celles-ci provenant des grands chantiers de fouilles réalisées sur les sites de Carthage, El Jem, Sousse, Dougga, Oudhna…, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Dirigé par Aïcha Ben Abed-Ben Khader, directrice de recherches à l’Institut national du patrimoine de Tunisie, ce livre à l’iconographie soignée – une campagne spécifique a été confiée au photographe Salah Jabeur – constitue le premier volume d’une collection qui, pays après pays, permettra une étude complète de la mosaïque romaine antique dans le pourtour méditerranéen.