Foire & Salon

EXPOSANTS ÉTRANGERS

Une édition qui reste internationale

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 13 octobre 2021 - 689 mots

PARIS

Les enjeux ne sont pas les mêmes pour les galeries étrangères selon qu’elles disposent, ou non, d’antennes parisiennes. Malgré les restrictions, la Fiac 2021 dépasse les frontières nationales.

Paris. Plusieurs galeries américaines basées à New York ou Los Angeles manquent à l’appel de la Fiac cette année (303 Gallery, Blum & Poe, The Box, Freedman Fitzpatrick, Karma, Regen Projects…), de même que des enseignes sud-américaines comme Bergamin & Gomides (São Paulo) ou Gaga (Mexico), et quelques Asiatiques telles la japonaise Scai the Bathhouse ou la coréenne Hyundai. Cependant la composition de la foire reste internationale, ce qui importe pour son image. C’est d’ailleurs la puissante galerie Gagosian qui remporte le droit dispendieux d’occuper la place Vendôme où se déploie, dans le cadre du « Hors les murs », le Flying Dragon de Calder (1975, [voir ill.]). Cette rutilante sculpture monumentale provient d’une collection privée ; elle est à vendre (prix sur demande). Le marchand en profite pour annoncer sa nouvelle adresse rue de Castiglione, à deux pas justement de la place Vendôme, et pour réaffirmer son attachement à Paris : « un centre important pour l’art moderne et contemporain ». Son stand offre un aperçu de l’écurie de la galerie.

Autre poids lourd disposant aussi d’une antenne à Paris, David Zwirner met sur le même plan la toute nouvelle série de peintures d’Harold Ancart et des petits formats de Josef Albers. Alors qu’une installation en acrylique et bois de Doug Aitken illumine la vitrine de son antenne parisienne Piece unique, Massimo De Carlo prévoit une présentation collective « classique » à la Fiac, balayant un spectre de prix de 15 000 à 180 000 euros. Zeno X (Anvers) franchit pour sa part la barre du million de dollars avec un grand tableau de Luc Tuymans (Penitence, 2018, [voir ill.]). Max Hetzler met en avant des pièces d’Edmund de Waal mélangeant la porcelaine, le plomb et l’or, en écho à son actuelle exposition au Musée Nissim de Camondo. La galerie présente par ailleurs des toiles d’Albert Oehlen et de Bridget Riley. La new-yorkaise Paula Cooper mixe œuvres historiques et productions récentes : papiers déchirés de Sol LeWitt (Torn Paper Piece, 1974), grande composition géométrique de panneaux en bois de David Novros (Untitled, 1966/1967), toiles de Dan Walsh (Vent, 2021) et de Tauba Auerbach (Extended Object, 2020), petit bronze de Veronica Ryan (Untitled (Cast of magnolia pod), 2020)…

Grande variété de médias sur le stand de Pace où une somptueuse tapisserie de Kiki Smith (Earth, 2012), côtoie une sculpture murale de Song Dong en verre et miroir (Usefulness of Uselessness. Compressed Window No 02, 2020-2021), un écran vidéo de Michael Rovner (Golden Field, 2021), une toile à la géométrie solaire de Robert Mangold et un sombre fusain sur vélin de Robert Longo (Study of mediterranean Refugees), 2019, ainsi qu’une sculpture en aluminium et résine de Jeff Koons, de la série « Popeye » (Seal Walrus (Chair) 2003-2009).

Plusieurs solo shows

Document (Chicago) voue son espace aux compositions séduisantes de la jeune plasticienne Erin Jane Nelson (née en 1989) agglutinant résine et rebuts. Parmi les solo shows de cette édition, signalons également celui que Mendes Wood DM (Bruxelles) consacre aux grandes toiles atmosphériques de Maaike Schoorel. Ou encore, sur un versant plus historique, les travaux du pionnier de l’art informatique Thomas Bayrle (né en 1937), à redécouvrir grâce à la présentation de Neugerriemschneider (Berlin).

Difficile de ne pas s’arrêter, chez Xavier Hufkens (Bruxelles), devant le très grand bronze de Lynda Benglis (Elephant First Foot Forward), une des pièces phares de son stand où l’on remarquera également, plus discret, un petit collage de Louise Bourgeois (Untitled, 1994) ainsi qu’un beau bois brûlé de Michel François (Instant Drawing, 2017).

Pour une enseigne comme The Breeder (Athènes), la vitrine qu’offre un événement tel que la Fiac est importante : la galerie grecque issue de la scène underground fait entre autres un focus sur quelques représentants africains de la peinture figurative. Quant à la multinationale Hauser & Wirth, comme beaucoup d’enseignes présentes à Art Basel en septembre, ce calendrier de rentrée inhabituellement chargé la laissait, à trois semaines de la Fiac, dans l’expectative concernant sa présentation. Le temps, sans doute, de reconstituer son stock.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°575 du 15 octobre 2021, avec le titre suivant : Une édition qui reste internationale

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