Le fondateur de Bail Art reprend la célèbre maison de ventes qui a un peu perdu de son éclat avec le temps.

Presque trente ans après sa création, la maison Tajan change à nouveau de main. L’entreprise, pionnière du renouveau des enchères parisiennes dans les années 1990, vient d’être reprise par l’entrepreneur Édouard Challemel du Rozier. À 42 ans, le fondateur de Bail Art, société spécialisée dans le financement d’œuvres d’art, prend la tête d’une maison historique du marché français.
Créée en 1994 par Jacques Tajan, commissaire-priseur charismatique et figure du Drouot d’après-guerre, la maison s’est rapidement imposée par son dynamisme et la diversité de ses spécialités. Son fils François, associé à la direction, a contribué à en faire l’une des références du secteur avant de s’en éloigner en 2005, en désaccord avec la gouvernance de l’époque suite au rachat de la maison par Rodica Seward. Il avait alors rejoint Artcurial, poursuivant sa carrière jusqu’à son décès prématuré en 2020. Tajan a tant bien que mal maintenu son rang parmi les principales maisons françaises, dans un contexte de mutation rapide du marché.
Sur la période 2002-2024, le volume de ses ventes est passé de 55,5 à 20 millions d’euros (avec un pic à 60 M€ en 2006), traduisant une érosion régulière de son activité, notamment face à la montée en puissance des acteurs internationaux et à la concentration du marché autour de quelques enseignes dominantes.
Avec cette reprise, Édouard Challemel du Rozier affiche l’ambition d’inscrire Tajan dans une logique de croissance européenne. Fort de son expérience au sein de Bail Art et de ses liens avec le financement du secteur, il entend conjuguer tradition d’expertise et modernisation des outils.
Soutenu par le fonds d’investissement Axio Capital, associé à ses projets depuis 2023, le nouvel actionnaire vise à bâtir une structure capable de rivaliser avec les maisons de taille intermédiaire tout en préservant l’agilité d’un opérateur indépendant. Les détails financiers de l’opération n’ont pas été divulgués, mais la transition s’effectue de manière concertée : Rodica Seward, qui a assuré la continuité pendant plus d’une décennie, accompagne la passation.
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Tajan racheté par Édouard Challemel du Rozier
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