Foire & Salon

MÉTIERS D’ART

Révélations : belle édition, clients frileux

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 6 juin 2019 - 441 mots

PARIS

Si le salon dévolu aux métiers de la création est monté d’un cran qualitativement, les ventes se font attendre.

Paris. Le salon Révélations, qui depuis 2013 braque les projecteurs sur l’artisanat d’art, a refermé ses portes le 26 mai sur un sentiment mitigé. Toutes les conditions étaient réunies pour que l’événement fasse des étincelles : une très belle sélection, bien plus homogène qu’il y a deux ans ; un décor impeccable ; des pièces originales démontrant une créativité et un savoir-faire de haute volée, et des prix plus qu’abordables. Malheureusement, même si le public était conquis – malgré une baisse de fréquentation de 6 % due à une journée en moins –, la majorité des exposants étaient déçus. « C’était très timide. Ça n’a pas été un bon salon en termes de ventes. J’ai cédé six pièces alors qu’un bon salon, c’est une vingtaine au moins qui partent. Nous vivons tous de notre art, donc nous sommes ici avant tout pour vendre ! », confiait Pascal Oudet, qui réalise des créations uniques en bois tourné et sablé à transparence (Goncelin). « Le problème, c’est que le public est majoritairement français, or les Français n’achètent pas. Les Américains, eux, réfléchissent beaucoup moins, mais ils n’étaient pas là », confessait un autre artisan. « Au lieu d’acheter, les gens nous demandent quand aura lieu notre prochaine exposition, alors qu’au Grand Palais c’est la meilleure exposition possible ! », observait la céramiste Agnès Nivot (Paris). Les exposants ont reconnu cependant avoir pris un grand nombre de contacts (architectes d’intérieur, décorateurs…) leur permettant d’élargir leur clientèle, et comptent sur les retombées potentielles. Le salon s’est tout de même révélé payant pour certains, comme le céramiste Thierry Luang Rath (Saint-Jean-la-Poterie, Morbihan), dont les bols en grès aux motifs géométriques à l’aspect du cuir ont fait un carton. Il a vendu la moitié de son stand. Même satisfaction pour la créatrice verrier Lise Gonthier (Beaucaire, Gard), dont les « tableaux de lumière » ont séduit le public (pièces entre 1 200 et 3 000 €). Il ne fallait pas non plus manquer la suspension Orchidées en porcelaine de Limoges (6 500 €) de Cécile Gautier (collectif Esprit porcelaine, Limoges) ; les textiles et pièces en plumes d’oiseau de Janaïna Milheiro (Paris) ou les sculptures en bois tourné d’Alain Mailland (Chamborigaud, Gard [voir ill.]). Ce dernier a très bien vendu, tout comme Clémentine Brandibas (Saint-Jean-d’Illac, Gironde). Pratiquant la technique ancestrale de la broderie à l’aiguille, au tambour ou au métier à tisser, elle incruste sequins, perles, plumes et même écailles de poissons, pour un résultat des plus heureux. Prix de la jeune création Métiers d’art 2018, la brodeuse a fait mouche (pièces de 500 à 700 €).

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°525 du 7 juin 2019, avec le titre suivant : Révélations : belle édition, clients frileux

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