Foire & Salon

Printemps Asiatique

Par Marie Potard · L'ŒIL

Le 27 mai 2025 - 841 mots

Pour la 8e année consécutive, le Printemps Asiatique prend ses quartiers dans la capitale, du 5 au 14 juin, avec un nombre record de participants.

En rassemblant amateurs, collectionneurs et professionnels de l’art asiatique, la manifestation impose Paris comme la capitale de référence pour l’art asiatique en Europe. Elle offre en outre une vision riche et variée des arts de l’Extrême-Orient, de l’Inde et de l’Asie du Sud-Est, couvrant des périodes allant de l’Antiquité jusqu’à l’art contemporain. Organisé autour d’un parcours, l’événement rassemble un nombre inédit de 67 participants : des galeries spécialisées françaises et étrangères, des maisons de ventes, des cabinets d’expertises et des institutions culturelles. 

Une vingtaine de galeries prend place à La Pagode, le bâtiment mythique de la rue de Courcelles, en plein cœur de la plaine Monceau (8e arr.) où elles sont réparties sur quatre étages. La grande majorité d’entre elles étaient déjà présentes l’an passé et sont rejointes, cette année, par les galeries Taménaga (Paris), Mark Slaats (Londres), Magna Gallery (Paris) et Frédérique Mattei (Paris).
En dehors de la Pagode, 18 marchands ouvrent les portes de leurs galeries créant ainsi un parcours de visite dans les plus beaux quartiers de Paris. Les galeries Kiyama, Espace 4, Frédéric Rond ou bien Yann Ferrandin – dont c’est la première participation – reçoivent à Saint-Germain-des-Prés ; les galeries Tiago, Valérie Levesque ou encore Bertrand de Lavergne attendent les collectionneurs dans le Carré Rive Gauche ; et dans le Marais, les galeries Jean-Christophe Charbonnier, Looloolook et W. Shanshan exposent leurs plus belles pièces. Porcelaine, laque, peinture, sculpture, bijoux, textiles anciens sont à découvrir tandis que la place occupée par la création contemporaine se fait de plus en plus grande avec des galeries comme A2Z Art Gallery, Mingei, Christophe Hioco, Taménaga ou encore Louis & Sack. Enfin, 3 marchands étrangers participent virtuellement au salon, à l’instar du Londonien Jonathan Hope.

S’étalant sur plus d’une semaine, le programme culturel est particulièrement riche : expositions thématiques, cycles de conférences, rencontres avec des experts, conservateurs, et historiens de l’art, colloque international autour des bronzes asiatiques organisé par le Musée Guimet, une projection du film Ivre de femmes et de peinture, dans le cadre du Festival du film coréen… et une dégustation de saké à La Pagode. 

Entre 3 000 et 4 000 €
À l’occasion du Printemps Asiatique, Bertrand de Lavergne présente dans sa galerie de la rue des Saints-Pères – l’une des seules galeries françaises spécialisées en tabatières chinoises de la période Qing – une multitude de petits flacons miniatures. Ces tabatières sont des objets de collection par excellence, en particulier, par la grande diversité de matières et de techniques utilisées pour les réaliser entre 1700 et 1920 suivant la coutume chinoise de la prise de tabac en poudre.
Galerie Bertrand de Lavergne, 17, rue des Saints-Pères, Paris-6e, www.bertranddelavergne.com

Au-dessus de 300 000 €
Ce rare tangka représente Barawa Gialtsen Pelzang (1310-1391), un éminent moine de la lignée Druk pa Kagyu. Auteur de textes philosophiques et de chants spirituels, il est représenté sous les traits d’un Bouddha, avec un livre à la main, emblème de ses écrits. « Cette peinture, avec ses couleurs splendides et ses détails d’une grande finesse, est classée parmi les meilleures de la période au Tibet occidental », précise Carlo Cristi qui expose à La Pagode.
Carlo Cristi - Asian Art Company, rue de Plancenoit, 12, Bruxelles (Belgique), www.asianart.com

Entre 8 000 et 12 000 €
À la Pagode, la galerie Louis & Sack propose un accrochage illustrant ses trois grandes spécialités : l’art japonais d’après-guerre, la céramique asiatique et la création contemporaine coréenne, dont est issue cette pièce. C’est durant un séjour en Angleterre en 1981 que l’artiste coréen Seungho Yang découvre accidentellement sa technique de fissures de surface. Depuis lors, sa recherche consiste « à laisser la terre et le feu conformes à leur nature ». Il n’utilise aucun décor artificiel ni glaçure.
Galerie Louis & Sack, 3, cour de Rohan, Paris-6e, www.louis-sack.com

55 000 €
Cette jarre, qui servait à contenir des peintures en rouleau, est décorée des « Cinq Éléments » – les Gardiens des Quatre Orients (appelés aussi les Animaux des Quatre Pouvoirs) : le Dragon azur de l’Est (bois), la Tortue Noire du Nord (eau), le Tigre Blanc de l’Ouest (métal), le Phénix du Sud (feu), le Qilin ou Licorne jaune au Centre (terre). « Cet exemplaire est rare dans l’histoire de la porcelaine chinoise où, de surcroît, chaque face est un tableau », note Valérie Levesque.
Valérie Levesque, 3, rue des Saints-Pères, Paris-6e, www.galerievalerielevesque.com.

Estimation entre 1,2 et 1,5 M€
Ce rince-pinceaux du XIIIe siècle en forme de fleur de mauve a appartenu à la créatrice de bijoux Elsa Peretti (1940-2021) et constitue le lot unique de la vente. Cet exemplaire, avec sa glaçure bleu-gris Ge – l’une des cinq grandes glaçures de la dynastie Song – et son réseau de craquelures noires, a été acquis aux enchères par la créatrice en 2005 et était une pièce maîtresse de sa collection personnelle conservée à Sant Martí Vell, un village médiéval de Catalogne.
Bonhams Cornette de Saint Cyr, vente aux enchères du 11 juin, csc.bonhams.com

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°786 du 1 juin 2025, avec le titre suivant : Printemps Asiatique

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