Foire & Salon

Paris+ par Art Basel fait le plein

Par Jean-Christophe Castelain · lejournaldesarts.fr

Le 20 octobre 2022 - 617 mots

PARIS

Les exposants de la première édition de la foire affichent des chiffres d’affaires époustouflants dès la journée d’ouverture.

Pré-vernissage réservé aux VIP de la 1ère édition de Paris+ par Art Basel. © Art Basel, 2022
Pré-vernissage réservé aux VIP de la 1ère édition de Paris+ par Art Basel.
© Art Basel, 2022

Louée pour son organisation au cordeau, Art Basel a un peu été dépassée par l’engouement suscité par sa première édition à Paris. Des accès très contingentés, des billets électroniques peu commodes, un serveur informatique qui a des ratés… « l’expérience visiteur » commençait mal hier pour le pré-vernissage réservé aux VIP. Des VIP nombreux, très nombreux même, au point que les allées étaient noir de monde. Le Grand Palais éphémère, même augmenté d’une tente, a encore une fois montré ses limites : les rares points de restauration était pris d’assaut et il était bien difficile de trouver un endroit où se poser. Seul point positif dans le registre de l’accueil : il n’y avait pas de files d’attente à l’entrée.

Pour le reste c’était parfait et la foire a fait le plein. Elle a d’abord fait le plein de grandes galeries internationales (plus de 60 % des participants). La première rangée de galeries de part et d’autre de l’entrée, alignait 18 enseignes internationales dont seulement deux d’origine française : Perrotin et Almine Rech. Parmi les marchands étrangers, plusieurs avaient disparu de la FIAC depuis bien longtemps : Sprüth Magers, Michael Werner, Matthew Marks, Luhring Augustine, Greene Naftali, Neu…

La cartographie des galeries épousait une logique de puissance économique. Les très grandes galeries internationales (avec plusieurs implantations dans le monde) sont dans la nef centrale avec un subtil dégradé lorsqu’on s’éloigne vers les côtés nord et sud, les grandes galeries sont dans le hall qui mène vers la Tour Eiffel et les galeries moyennes à la programmation plus hardie, dans la tente. Il y a bien quelques galeries dites émergentes regroupées dans le fond du bâtiment principal, mais elles ont surtout une fonction d’alibi pour une foire qui rassemble le meilleur des galeries occidentales (essentiellement). Il y a bien ça et là des œuvres à la qualité discutable, mais elles sont rares.

Art Basel semble aussi avoir fait le plein de collectionneurs étrangers. Il n’y a pas encore de chiffres officiels, mais à entendre les différentes langues dans les allées, les anglophones étaient venus nombreux, particulièrement les Américains. En revanche peu d’asiatiques avaient fait le déplacement.

Enfin et surtout (c’est une manifestation commerciale), Art Basel a fait le plein de chiffres d’affaires. Selon un premier état officiel, près de 200 œuvres ont été vendues pour un total d’environ 50 millions d’euros. Mais c’est un état partiel et compte tenu de ce que nous ont dit les galeristes, il faut au moins multiplier ce chiffre par deux ou trois pour approcher de la réalité. Une dizaine d’œuvres ont dépassé la barre du million d’euros, le record officiel étant détenu par un Joan Mitchell vendu 4,5 millions de dollars par David Zwirner. Deux Georges Condo et deux Giacometti figurent dans cette liste. Le prix moyen des œuvres vendues est autour de 240 000 € avec une médiane à 70 000 €.

Daniel Templon a vendu un immense et très décoratif Kehinde Wiley pour 880 000 dollars, un superbe (et bien plus intéressant) diptyque de Philippe Cognée dix fois moins cher, tout comme son artiste maison Garouste (95 000 €)… Christian Berst avait déjà cédé 7 pièces entre 5 000 € et 25 000 € d’Eric Benetto qui peint minutieusement des formes mystico-océaniques sur de vieilles radios médicales encadrées dans des caissons éclairés. Ceysson & Bénétière qui pour une fois s’aventurait hors de Support-Surface avait vendu une quarantaine de pièces dont une vingtaine pré-vendus. Georges-Philippe Vallois se félicitait d’avoir fait « son meilleur début de foire » tandis que Cécile Fakhoury avait d’ores et déjà largement couvert les coûts du stand en ayant vendu huit pièces de son solo show de Roméo Mivekannin.
 

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