Ventes aux enchères

VENTES PUBLIQUES

Les maisons de ventes profitent de l’afflux de collectionneurs

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 21 octobre 2022 - 721 mots

PARIS

De nombreuses vacations en art moderne et contemporain sont organisées en même temps que les foires.

Paris. Qu’importe que la Fiac ait été remplacée par Paris+, les maisons de ventes parisiennes comptent bien profiter de l’effervescence autour de la foire d’art contemporain. C’est devenu une habitude, certes récente – moins de dix ans – et, cette année, l’offre est abondante, avec une quinzaine de ventes programmées.

Sotheby’s et Christie’s très présentes

Les grandes maisons anglo-saxonnes installées dans la capitale ne ratent pas l’occasion. Chez Sotheby’s, « le programme est très riche avec la vente de deux collections – le tout forme un ensemble en art moderne et contemporain le plus important à apparaître chez Sotheby’s à ce moment-là de l’année. Paris est devenu une place très attractive », explique la maison de ventes. L’an passé, elle avait totalisé 57,3 millions d’euros, montant qu’elle pense largement dépasser cette année avec plus de deux cent cinquante œuvres mises en vente, pour une estimation autour 100 millions d’euros. Ainsi, le 24 octobre, un ensemble de vingt œuvres de Francis Bacon – provenant de la collection Majid Boustany – est dispersé à l’occasion du trentième anniversaire de sa disparition, dont Figure Crouchting, 1949 (3,5 à 5 M€), suivi le lendemain par la dispersion de la collection Didier Waller, composée de cent soixante œuvres, la plupart inédites en ventes publiques, parmi lesquelles The American Indian (Russell Means) d’Andy Warhol (1977), issu de la série éponyme (est. 1,2 à 1,8 M€). La vente « Modernités » (25 octobre) comporte L’Âge d’airain, un bronze d’Auguste Rodin conçu en 1877 et fondu dans les années 1920, provenant de l’ancienne collection David-Weil et inédit sur le marché depuis cinquante ans (est. 5,5 à 8,5 M€) ; et une peinture de Pierre Soulages de 1963 (5 à 7 M€).

Auguste Rodin (1840-1917), L'Âge d'Airain, Grand Modèle (1875/1927) 180,5 cm, bronze © Sotheby's
Auguste Rodin (1840-1917), L'Âge d'Airain, Grand Modèle (1875/1927) 180,5 cm, bronze.

Chez Christie’s, ce sont près de deux cents lots qui sont à vendre, pour une estimation de 50 millions d’euros. « Avant-Garde(s) », le 20 octobre, inclut pour la première fois la vente « Thinking italian », une vacation dévolue à la création transalpine de l’après-guerre à nos jours, créée à Londres en 2000. « Nous pensons qu’en ce moment de grande expansion pour Paris, il est bon d’explorer un nouveau lieu de vente, sans compter que l’art italien est beaucoup plus proche du contexte de la nouvelle foire parisienne que de Frieze à Londres. De plus, ce choix nous permet de donner à l’Europe continentale la possibilité d’accéder aux œuvres sans encourir les frais supplémentaires d’un pays non européen », explique Mariolina Bassetti, présidente de Christie’s Italie. Parmi les œuvres proposées, un planisphère brodé, Mappa d’Alighiero Boetti, 1979-1980 (est. 2 à 3 M€). Le reste de la vente comprend Untitled de Joan Mitchell (1992), appartenant à une série emblématique de l’artiste présentée lors de sa dernière exposition et conservée depuis trente ans dans la même collection (est. 4 à 6 M€). Le lendemain, la vente d’art moderne mise sur Oiseau devant les troncs d’arbres de Fernand Léger (1952), venant d’une importante collection de Floride (est. 500 000 à 700 000 €).

Une encre inédite de Warhol chez Artcurial

Les maisons françaises aussi prennent part à cette semaine de l’art contemporain, comme Artcurial qui orchestre deux vacations cette année – elle n’en avait pas organisé l’an passé. Le 25 octobre, elle disperse la collection du galeriste et collectionneur Robert William Burke, avec en pièce phare Warren, une encre sérigraphique sur toile d’Andy Warhol jamais apparue sur le marché (est. 400 000 à 600 000 €). Le lendemain, elle organise une vacation consacrée aux créations ultra-contemporaines, « Generation 21 by Artcurial », avec notamment French Cuisine d’Edgar Plans, 2019 (est. 200 000 à 300 000 €).

La maison Ader disperse le fonds de la galerie Philippe Klein (est. 830 000 €) avec quatre-vingt-dix tableaux dont plusieurs de Robert Combas et organise une vente intitulée « Jeune peinture des années 1950 ». Piasa programme une vente qui est composée d’une centaine d’œuvres dont celles d’artistes du Nouveau Réalisme (Arman, Jacques Villeglé, Raymond Hains, Ben). À Drouot, plusieurs maisons de ventes parisiennes se retrouvent, comme Giquello & Associés avec « Surréalisme et Avant-gardes » (25 octobre) ou encore Blanchet & Associés, Magnin Wedry et Mirabaud Mercier. Le 24 octobre, la nouvelle maison de ventes Icon Auction (à Lille et Paris) organise sa toute première vacation dans l’hôtel parisien avec cent cinquante lots d’art contemporain issus principalement d’une seule et même collection. Reste à savoir si le marché va pouvoir tout absorber.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°596 du 7 octobre 2022, avec le titre suivant : Les maisons de ventes profitent de l’afflux de collectionneurs

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