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Paris : Federico Fellini, cinéma-dessin

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1996 - 723 mots

PARIS

Il n’était pas seulement l’incarnation du génie cinématographique italien. Federico Fellini a aussi laissé de nombreux dessins et caricatures, dans lesquels on retrouve la même cruauté ten­dre, la même passion jamais affaiblie pour les postures du corps humain, qu’il soit grotesque ou érotique. La galerie Kiron (10, rue de la Vacquerie, 44 64 11 71) présente, jusqu’au 17 février, un choix de dessins.

L’une des qualités essentielles du maître de Rimini était de se prendre aussi peu que possible au sérieux, et c’est ce qui aura fait définitivement pâlir Hollywood.

Robert Longo ne le sait peut-être pas, qui vient de commettre (avant David Salle et Julian Schnabel) une superproduction fantasmagorique, actuellement sur les écrans. Selon le principe qui exige que rien ne se perde, il expose les croquis relatifs à Johnny Mnemonic (c’est le titre de son film) à la galerie Thaddaeus Ropac (7, rue Debelleyme, 42 72 99 00) jusqu’au 13 janvier. Sans aucun rapport avec les précédents, David Smith est évidemment l’une des figures majeures de l’art américain d’après-guerre, que l’on a peu vu à Paris.

La galerie Gérald Piltzer (16, avenue Matignon, 43 59 90 07) propose, jusqu’au 10 février, une sélection d’œuvres (peintures, sculptures et dessins) qui permettent d’ap­précier à leur juste valeur la maîtrise et la finesse de ce sculpteur essentiel.

C’est une sorte de rétrospective de Pierre Alechinsky qui est présentée à la galerie Le long (13, rue de Téhéran, 45 63 13 19) jusqu’au 20 janvier. Des aquarelles et des dessins des années soixante à au­jourd’hui témoignent de la régularité de son évolution, jusqu’à des signes-écrits toujours plus limpides dans leur articulation à l’image. Erik Dietman est le plus rabelaisien des Suédois de Paris, qui manipule avec générosité et désinvolure matériaux et images. La galerie Claudine Papillon (17, rue Saint-Gilles, 40 29 98 80) présente ses dernières œuvres jusqu’au 31 janvier. Aux antipodes, Giulio Paolini combine l’esprit de géométrie et l’esprit de finesse dans des dispositifs parfois complexes.

À l’enseigne de "L’île enchantée", on en verra les plus récentes déclinaisons à la galerie Yvon Lambert (108, rue du Temple, 42 71 09 33) du 6 janvier au 17 février. En compagnie de quelques-uns de ses compatriotes, Paolini sera également représenté par une pièce dans l’exposition "Un artiste une œuvre", que présente le Studio Simonis (5, rue de l’Échaudé, 46 34 18 64) jusqu’au 20 janvier. Elle rassemble entre autres Anselmo, Boetti, Fabro, Kounellis, Mainolfi, Merz.

Changement radical de décor avec Alain Séchas, dont le travail perturbe toute distinction entre le dessin humoristique et une certaine idée de l’art. L’ironie chez lui est fatale ; mais procède-t-elle du cynisme ou du dépit ? Quel­ques éléments de réponse à la galerie Ghislaine Hussenot (5 bis, rue des Hau­driettes, 48 87 60 81) jusqu’au 13 janvier. Ironie toujours avec Miguel Egana, qui offre ses "Têtes de l’art" à la galerie de Paris (6, rue du Pont-de-Lodi, 43 25 42 63) jusqu’au 3 février.

Seule la visite de l’exposition permettra d’excuser ou non la platitude du jeu de mot. "Tout est possible" a longtemps été l’unique credo de l’art contemporain, qu’on l’approuve ou non. Le champ du possible se rétrécit comme une maille à haute température. Serait-ce la raison pour laquelle Wiebke Siem a choisi de faire des "Vêtements" ? Littéral ou métaphorique, on ne sait, son travail est présenté par la galerie Chantal Crousel (40, rue Quincampoix, 42 77 38 87) jusqu’au 27 janvier.

Valérie Jouve, Jean-Luc Moulène, Jean-Louis Shoelkopf et Beat Streuli ont deux points communs : ils utilisent la photographie (à défaut de se dire photographes) et exposent ensemble leurs vues à la galerie Anne de Villepoix (11, rue des Tournelles, 42 78 32 24) jusqu’au 20 janvier. Lynne Cohen aussi, qui développe de savantes mises en scène aux frontières du réel à la galerie des Archives (4, impasse Beaubourg, 42 78 05 77) du 6 janvier au 17 février.


Mentionnons enfin les expositions de Stephen Wilks à la galerie Philip Nelson (40, rue Quincampoix, 42 71 74 56) jusqu’au 27 janvier, d’Isabelle Waternaux à la galerie Gilbert Brownstone (26, rue Saint-Gilles, 42 78 43 21) jusqu’au 21 janvier, et de Ghada Amer, Elisabeth Mercier et Carmelo Zagari, qui explorent de concert les "ravages du bonheur de vivre sur l’inconscient" à la galerie Metéo (4, rue Saint-Nicolas, 43 42 20 20) du 13 janvier jusqu’au 2 mars.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°21 du 1 janvier 1996, avec le titre suivant : Paris : Federico Fellini, cinéma-dessin

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