Antiquaire

Parcours des mondes s’ouvre à de nouveaux horizons

Par Marie Potard · L'ŒIL

Le 28 août 2019 - 668 mots

PARIS

Créé en 2001, Parcours des mondes est aujourd’hui le salon de référence pour les arts extra-européens. Son ampleur et sa renommée sont telles qu’il a désormais pris le pas sur son aîné belge, Bruneaf, créé en 1991.

Collectionner -  Installés dans les différentes galeries du quartier de Saint-Germain-des-Prés, les marchands parisiens jouent à domicile tandis que les exposants étrangers investissent les espaces prêtés par les galeristes qui se consacrent à d’autres spécialités, comme le design ou l’art contemporain. Exclusivement dévolu aux arts premiers il y a encore quelques années, le salon s’est peu à peu ouvert à d’autres disciplines. Ainsi, en 2015, il accueillait pour la première fois les arts d’Asie. Cette année, c’est au tour de l’archéologie grecque, romaine et orientale de faire son entrée grâce à huit galeries spécialisées, telles que Tarantino (Paris), Arteas (Londres) et Cahn (Bâle). La manifestation couvre donc désormais une large partie des cinq continents : l’Afrique (qui reste prépondérante avec 50 % des galeries), les Amériques, l’Océanie, la Chine, l’Himalaya… et le bassin méditerranéen. De quoi satisfaire les collectionneurs et amateurs venus du monde entier pour fêter la rentrée.

Pour cette 18e édition, ce sont 64 exposants, dont plus de 50 % sont étrangers, qui se donnent rendez-vous dans la capitale française. Et ils ont à cœur de montrer leurs dernières trouvailles ou de dévoiler leur exposition à thème qu’ils préparent parfois depuis plusieurs années. « Le Parcours des mondes rassemble la plus grande concentration au monde d’amateurs et de collectionneurs d’art africain, bien plus qu’à la Tefaf de Maastricht, alors c’est le moment ou jamais de montrer des pièces extraordinaires ou de grandes collections », rapporte le marchand parisien Bernard Dulon, qui, pour l’occasion, organise un face-à-face entre les œuvres du sculpteur belge Jan Calmeyn et les objets africains de sa collection qui l’ont tant inspiré. Parmi eux, une figurine en zig zag lega du bassin du Congo ainsi qu’une statuette assise dogon (Mali).

Entre 70 000 et 100 000 €

1_Proue de pirogue Parmi les objets réunis pour l’exposition thématique « Poésie féroce, arts anciens de Nouvelle-Irlande », la Galerie Flak expose cette proue de pirogue sculptée, collectée en 1894. « De l’avis des spécialistes, cet objet est au sommet du corpus connu pour ce type de sculptures », rapporte Julien Flak. Le marché de l’art océanien, et de Nouvelle-Irlande en particulier, est très actif. « L’art de Nouvelle-Irlande est unique : flamboyant, exubérant, onirique, coloré… donc recherché ! Il y a très peu d’objets de grande ancienneté et de qualité sur le marché », note le marchand.


38 400 €

2_Buste de la déesse Isis Le marché des antiquités se porte plutôt bien pour les objets importants avec une bonne provenance et surtout en ventes publiques, au grand désespoir des marchands. « Nous devons trouver de nouveaux amoureux, car il faut renouveler les amateurs. L’archéologie reste très abordable par rapport à l’art contemporain, notamment, on peut se faire plaisir pour moins de 1 000 euros avec un bel objet, unique et chargé d’histoire », explique Laura Bosc de Ganay, spécialisée en archéologie méditerranéenne.


Entre 80 000 et 100 000 €

3_Reliquaire Kota Les reliquaires Kota possèdent de nombreuses caractéristiques communes : un visage stylisé avec un placage de cuivre, un manche en forme de losange… mais leurs morphologies peuvent être différentes selon leur style (ici, le style ndassa). « Le marché est tout à fait porteur pour les Kota. Aux enchères, ils trouvent quasiment toujours preneur et font record sur record aux États-Unis », observe le marchand. Il poursuit : « Ce type d’objets ultradécoratifs s’adressent principalement aux gros collectionneurs d’art moderne et contemporain car ils s’accordent bien avec les tableaux.
 

115 000 €

4_Buddha debout L’intérêt est toujours très marqué pour l’art du Gandhara. L’offre de qualité se raréfie et la demande qui ne fait que s’accroître ne se limite plus aux collectionneurs occidentaux séduits par ces influences gréco-romaines. « Nous vendons des sculptures du Gandhara aussi bien à des collectionneurs chinois souhaitant revenir aux racines du bouddhisme qu’à des collectionneurs indiens qui s’intéressent aux premières réalisations iconographiques en Inde », rapporte Christophe Hioco.

Parcours des mondes,
du 10 au 15 septembre 2019, Saint-Germain-des-Prés, quartier des Beaux-Arts, Paris-6e, www.parcours-des-mondes.com

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°726 du 1 septembre 2019, avec le titre suivant : Parcours des mondes s’ouvre à de nouveaux horizons

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