Antiquaire

Parcours des mondes fidèle au rendez-vous

Par Marie Potard · L'ŒIL

Le 31 août 2020 - 789 mots

Malgré les incertitudes liées à la crise sanitaire, les organisateurs ont souhaité maintenir ce salon à ciel ouvert consacré aux arts premiers, asiatiques et à l’archéologie.

Marché  - Parcours des mondes, salon emblématique dévolu aux arts extra-européens et à l’archéologie, revient pour la 19e fois consécutive dans le quartier historique des Beaux-Arts, en plein cœur de Saint-Germain-des-Prés, du 8 au 13 septembre 2020. Une bonne occasion pour le promeneur de passer d’une galerie à une autre pour admirer un large éventail des cultures du monde, depuis l’Afrique jusqu’aux Amériques, en passant par l’Asie, l’Océanie, l’Égypte ou encore la Grèce. Alors que de nombreux événements ont été annulés ou reportés, y compris certains se tenant à la rentrée comme la Biennale Paris, les organisateurs de Parcours des mondes ont décidé de le maintenir. La décision n’a pas été facile à prendre, « mais les marchands en avaient tous envie, ils ont insisté pour qu’il ait lieu. Et les visiteurs et collectionneurs aussi ! », souligne Pierre Moos, le directeur de la manifestation. « Les marchands gardent des pièces spécifiquement pour Parcours. Alors, les en priver cette année aurait été compliqué pour eux. Ils ne peuvent les garder deux ans ! », ajoute Pierre Moos.

Certes, cette édition 2020 ne ressemblera à aucune autre en raison des mesures sanitaires qui seront imposées : port du masque obligatoire dans les galeries participantes, limitation du nombre de visiteurs et mise en place d’un parcours fléché afin d’éviter que les promeneurs ne se croisent. Pour cette édition pas comme les autres, 47 marchands ont toutefois répondu présent, dont 40 en arts premiers, 3 en arts asiatiques et 4 en archéologie. L’an passé, ils étaient 64 en tout, mais la crise sanitaire est passée par là et les défections de marchands étrangers, notamment américains, ont été nombreuses. Du côté des participants français, ils seront au nombre de 28, rejoints par des marchands venus de Bruxelles, Londres, Barcelone ou encore Milan. Quatre marchands intègrent la manifestation : les galeries Larock-Granoff et Cybèle (Paris), Arte Primitivo (Barcelone) et Tischenko Gallery (Helsinki). Quant au marchand bruxellois Didier Claes, il revient après quelques années d’absence. Et comme à l’accoutumée depuis 2008, un président d’honneur a été choisi cette année : il s’agit de Norberto Izquierdo, jeune collectionneur passionné d’arts premiers depuis une dizaine d’années.

Autour de 150 000 €

Galerie Bernard Dulon Pièces iconiques de l’art africain, les figures de reliquaires Kota alliant bois et métal continuent d’être recherchées par les collectionneurs. Se référant au culte des ancêtres, ce reliquaire permettait aux vivants de communiquer avec eux. Provenant de l’ancienne collection Max Itzikovitz, cette pièce a fait l’objet de plusieurs publications et expositions, notamment au Musée Dapper.Figure de reliquaire Kota du Gabon Mbulu Ngulu, Gabon, XIXe, bois, cuivre, laiton et fer, 41 cm.

 

Entre 500 et 1 500 € 

Galerie Vallois Parmi les expositions de cette édition figure celle de la galerie Vallois, qui montre un ensemble de près de 200 poids à peser la poudre d’or Akan (Afrique de l’Ouest), Ashanti, Baoulé et Atie, utilisés sur le territoire Akan entre le XVIIe et le début du XXe siècle. Provenant de l’ancienne collection de l’ethnologue et ethnographe suisse Paolo Morigi (1939-2017), ces objets sont montrés pour la première fois au public.


28 000 € 

Tête d’idole cycladique, du type de Spédos, art grec, Cycladique ancien II, marbre. Ancienne collection Nicolas Koutoulakis, acquise dans les années 1960, 7,4 cm. Arteas Ltd, Londres.


Entre 18 000 et 25 000 € 

Masque de théâtre noh Ko-Hannya, Japon, période Muromachi, début XVe, bois et laque. H 25 cm. Provenance : Museum of Noh Artifacts. Mingei Japanees Arts, Paris.


Galerie Abla et Alain Lecomte 

Provenant de la collection Jacques Kerchache – il a lui-même photographié la pièce in situ dans les années 1960 –, l’œuvre est plantée de lames de fer comme sur les « Nkisi » Bakongo (fétiches à clous). Cette même photographie a ensuite été reprise dans le catalogue de l’exposition « Botchio », organisée par Jacques Kerchache en 1996 à l’Espace Rebeyrolle (Eymoutiers, Haute-Vienne).

 

Galerie David Serra 

De style N’duléri, qui condense l’art classique du Nord et le style plus cubiste du Sud, cette sculpture d’ancêtre masculin est affublée de la représentation par deux fois d’un serpent protecteur (symbole apotropaïque), utilisée depuis la culture Djennenké. Le bras levé, la figure portait peut-être à l’origine un tambour, aujourd’hui disparu. Cette pièce bénéficie d’un pedigree en or puisqu’elle a appartenu au marchand d’art Charles Ratton (1895-1986).

 

14 000 € 

Galerie Didier Claes Ce masque, de par son style et sa forme, est reconnaissable comme un Dan (forme ovale, face concave, haut front...). Par ailleurs, des particularités – notamment les yeux circulaires, le front bombé et le menton pointu – permettent de déduire qu’il s’agit d’un masque gunyéya de course.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°736 du 1 septembre 2020, avec le titre suivant : Parcours des mondes fidèle au rendez-vous

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