Galerie

ART CONTEMPORAIN

L’été des galeries

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 28 juillet 2022 - 532 mots

La période estivale n’est plus nécessairement une période chômée pour les galeries : certaines maintiennent leur activité, dans ou hors de Paris.

France. La trêve estivale est-elle sacrée pour les galeries ? « Oui, car nous fonctionnons avec de grosses équipes et cela supposerait une logistique trop compliquée que l’espace reste ouvert toute l’année », estime Renos Xippas. Comme lui, son voisin David Zwirner baisse temporairement le rideau l’avant-dernier week-end de juillet. « De toute façon, le mois d’août à Paris n’est pas une période où l’on fait des ventes. Les gens ne sont pas disponibles pour concrétiser des achats », relève un marchand.

La plupart des galeries parisiennes s’apprêtent donc à faire une pause de plusieurs semaines avant une rentrée qui s’annonce intense. Quelques-unes font cependant le pari de rester ouvertes plus longtemps, en prolongeant leur programmation durant une partie du mois d’août. Comme Semiose, qui présente les peintures d’Hugo Capron jusqu’au 13, ou Anne Barrault, qui ne ferme que quinze jours, du 8 au 22 août. La Galleria Continua va encore plus loin en maintenant sa programmation tout l’été, avec notamment la première exposition monographique dans ses murs de l’artiste brésilien Jonathas de Andrade, qui représente actuellement le Brésil à la Biennale de Venise. « Depuis la création de la structure à San Gimignano [Italie] en 1990, nous n’avons jamais fermé, rappelle Giusy Ragosa, directrice du vaste espace du Marais inauguré début 2021. Nous nous sommes posé la question de savoir si nous allions nous conformer au rythme parisien, et finalement nous avons décidé de privilégier la continuité, qui fait partie de notre philosophie. » Un nouvel accrochage est même prévu le 8 août. Le lieu mise sur la présence dans la capitale d’une clientèle internationale. Mais aussi sur l’attractivité de son bar-restaurant et de son glacier « deux fois champion du monde », précise Lorenzo Fiaschi, l’un des trois associés de la Galleria.

Au sein de son programme « Morland Mixité Capitale », le groupe immobilier Emerige a, pour sa part, révélé en juin l’écrin immaculé de L’Atlas (1), avec une exposition collective intitulée « Prélude » réunissant des œuvres de Neïl Beloufa, Thomas Fougeirol, Alice Guittard et Elsa Sahal. Organisée au profit de l’association Racines d’enfance, celle-ci restera visible jusqu’au 14 août [voir ill.]. À la rentrée, le lieu accueillera des galeries étrangères.

En régions

D’autres poursuivent plus au sud leur activité. Comme High Art, qui place l’univers familier légèrement détraqué de l’artiste américain Cooper Jacoby au cœur de la chapelle désacralisée que la galerie loue à Arles, ou Sultana, qui reprend le cycle de ses « Summer set » arlésiens avec une exposition de Benoît Piéron, « Illness Shower ». La Galerie Poggi fête quant à elle l’anniversaire de ses 13 ans dans le Lubéron avec une exposition dans un hôtel particulier de Cavaillon, en dialogue avec une collection privée (2). Christophe Gaillard, enfin, prend ses quartiers d’été dans son splendide manoir normand du Tremblay (Orgères), dans le parc duquel il dévoilait fin juin des sculptures tout juste installées de William Tucker, Eugène Dodeigne, Anita Molinero, Germaine Richier, Rachel de Joode, Richard Nonas… (visites sur rendez-vous). Ou comment se mettre au vert tout en restant présent.

(1) 4, cour de L’Île-Louviers, 75004 Paris, www.latlasparis.com (2) « Ecce Homo », jusqu’au 23 octobre, hôtel Puyricard, Cavaillon.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°593 du 8 juillet 2022, avec le titre suivant : L’été des galeries

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