Foire & Salon

ART CONTEMPORAIN

Les galeries françaises montrent leurs atours

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 13 octobre 2021 - 691 mots

PARIS

Si l’accrochage de quelques rares stands est scénographié, les marchands hexagonaux préfèrent exposer un large choix d’œuvres de leurs artistes.

Paris. On a encore pu le constater il y a quelques semaines à Art Basel : les accrochages élaborés autour d’un propos ou d’une perspective thématique sont loin d’être majoritaires sur les foires. Les galeristes sont avant tout désireux d’y montrer un large choix d’œuvres, au risque parfois de dangereux télescopages esthétiques. Les exceptions sont d’autant plus remarquées : c’est probablement le cas cette année du stand de la galerie In Situ-Fabienne Leclerc (Romainville), intégralement confié aux artistes iraniens (basés à Dubaï) Rokni Haerizadeh, Ramin Haerizadeh et Hesam Rahmanian. Vidéos, peintures, dessins, céramiques, mobilier, sol laqué… : le trio propose un environnement immersif. Mention spéciale également à l’accrochage imaginé par Catherine Issert (Saint-Paul-de-Vence) autour de la figure du double, qui place au centre de son espace une Furniture Sculpture [voir ill.] de John M. Armleder : deux canapés d’inspiration baroque tapissés de soie rose devant deux toiles monochromes dans les mêmes tons.

L’humour chez Anne Barrault

Pour son entrée à la Fiac, Anne Barrault (Paris) mise pour sa part sur l’humour : vidéo, œuvres sur papier et peinture, c’est le trait commun entre les œuvres de Marie Losier, Guillaume Pinard et Roland Topor (de 8 000 à 15 000 €). Stand à double fond pour Loevenbruck (Paris) : un premier plan dépouillé, entre une nouvelle sculpture de Daniel Dewar & Grégory Gicquel et une peinture de Marcel Storr, et, en arrière-plan, une galerie de tableaux (Gilles Aillaud, Philippe Mayaux…) et de dessins (Julio González, Alina Szapocznikow…).

Du côté des solo shows, Salle principale (Paris) promeut inlassablement le travail de Lois Weinberger, disparu en avril 2020, avec un ensemble d’aquarelles, de sculptures et photos de ce pionnier de l’art environnemental (de 5 300 à 22 000 €). La peinture de Kenjiro Okazaki avait eu beaucoup de succès lors de sa première exposition à la galerie Frank Elbaz (Paris) l’an dernier : celle-ci lui offre son stand, où sont à voir de nouvelles pièces (des sculptures murales, un ensemble de dix toiles de petit format et d’autres plus anciennes, pour des prix allant de 12 000 à 120 000 $ [10 000 à 103 000 €]). Précurseur du land art, Dennis Oppenheim (1938-2011) est à l’honneur à la Galerie Mitterrand (Paris) avec de vastes compositions photographiques de la fin des années 1960 et du début des années 1970. La Galerie Cécile Fakhoury (Abidjan, Dakar, Paris) met, elle, en avant le travail polymorphe d’un de ses artistes phares, Cheikh Ndiaye (déjà dans les collections du Fnac et du Musée national d’art moderne/Centre Pompidou).

Tandis que Ceysson & Bénétière, sans surprise, creuse le sillon historique des artistes de Supports-Surfaces, Perrotin consacre de façon assez inattendue un espace aux peintures du surréaliste Yves Laloy (1920-1999). C’est la bande-annonce d’une exposition programmée rue de Turenne en janvier 2022 – bien qu’un catalogue soit édité à cette occasion, la galerie ne représente pas pour l’instant la succession de l’artiste (entre 20 000 et 100 000 €). Le stand comporte par ailleurs des productions récentes signées Hernan Bas, Chen Ke, Jean-Michel Othoniel, ainsi qu’une série de céramiques d’Otani Workshop, plus quelques pièces d’Alain Jacquet et de Jesús Rafael Soto.

Parmi les œuvres susceptibles de retenir l’attention : une très belle Cage et oiseau/miroir (1976) de Tetsumi Kudo (300 000 €) chez Christophe Gaillard (Paris) ; un tapis en laine tissé à la main You are welcome de Pilar Albarracín (140 000 $) chez Georges-Philippe & Nathalie Vallois (Paris). Les dessins anatomiques, dont plusieurs polyptyques, de Lubos Plny, l’une des figures majeures de l’art brut, présentés par Christian Berst (de 20 000 à 60 000 €, [Paris], voir ill.). Une sculpture en marbre de Guillaume Leblon chez Nathalie Obadia (entre 120 000 et 130 000 €, [Paris, Bruxelles]), ou encore le grand collier mural du duo Pauline Boudry et Renate Lorenz (I know where I come from, 2021, 26 500 €) sur le stand de Marcelle Alix (Paris). Cette dernière présente également une sculpture en cuir et résine imprégnée d’urine de Jean-Charles de Quillacq (Phile 2, 2020, 3 500 €).

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°575 du 15 octobre 2021, avec le titre suivant : Les galeries françaises montrent leurs atours

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